Un an après avoir encaissé quatre revers de suite aux mains des Flyers de Philadelphie (après avoir pris les devants 3-0 dans la série et 3-0 dans le septième et dernier match), les Bruins de Boston sont en voie de jouer le même tour au Canadien.

Forts de leurs trois victoires consécutives, dont deux en prolongation, ils pourraient éliminer le Canadien dès demain alors que les deux équipes se croiseront au Centre Bell.

«On a tout fait pour chasser ces mauvais souvenirs. Il est toutefois est évident qu'une expérience comme celle-là nous suit pendant toute une carrière. Cette expérience nous a permis de garder confiance lorsque nous étions en arrière 0-2. Maintenant que nous sommes en avant dans la série, il faut s'assurer de ne pas répéter les erreurs de l'an dernier», a expliqué hier le vétéran défenseur Dennis Seidenberg.

«S'il y a quelque chose que j'ai retenu de la série face aux Flyers, c'est que le dernier match demeure toujours le plus difficile à gagner. Nous avons frappé dans le vide quatre fois de suite l'an dernier. On a deux chances devant nous et il faudra prendre tous les moyens pour y arriver», a ajouté le jeune Adam McQuaid.

L'un des trois héros de la victoire de samedi, Nathan Horton savourait encore hier matin le but qui lui a permis de soulever le TD Garden et de donner la victoire aux Bruins à 9:03 de la deuxième période de prolongation. Un but enfilé sur la contre-attaque qui a suivi un arrêt magistral de Tim Thomas, qui venait de voler un but certain à Brian Gionta en étirant la jambière gauche.

«C'est le rêve de tout jeune hockeyeur de marquer un but décisif en prolongation. Il n'y a pas de mot pour décrire la sensation. Cela a aussi l'effet d'une drogue. Bien que le match se soit prolongé sur cinq périodes, le fait d'avoir gagné efface la fatigue. On dirait que je voudrais jouer tout de suite demain (aujourd'hui) et aller en gagner une autre. Mais on ne peut se conter d'histoire. Ils seront prêts. Ils font face à l'élimination et donneront tout ce qu'ils ont à donner. La série a été très serrée jusqu'ici et on doit s'attendre à ce que la prochaine partie le soit plus encore», a indiqué Horton, qui a marqué le but gagnant au terme d'une mêlée autour du filet.

«Neuf matchs se sont décidés en prolongation depuis le début des séries. Vous avez vu les buts comme moi. Ce n'étaient pas des chefs-d'oeuvres. Contre un gardien comme Price, c'est en bataillant près du but qu'on arrivera à marquer», a conclu Horton, un des rares joueurs mis à la disposition des médias à Boston hier.

Bien que crucial, le but gagnant de Horton est passé troisième dans les faits saillants du match de samedi. Derrière, loin derrière, le 45e et dernier arrêt de la soirée de Tim Thomas, qui a volé le capitaine du Canadien, et l'arrêt de Michael Ryder, qui a volé un but à Tomas Plekanec en première période.

Thomas, qui portait le blouson que les joueurs des Bruins remettent au héros du match après leurs rencontres, prenait plaisir à raconter son arrêt aux dépens de Gionta.

«Quand j'ai vu la rondelle aller du côté de Gionta, j'ai su qu'elle arriverait rapidement. J'ai été soulagé quand j'ai senti la rondelle frapper ma jambière», a lancé l'un des trois finalistes au trophée Vézina.

L'arrêt... de Ryder

Lorsqu'on a indiqué à Thomas que Gionta croyait qu'il marquerait sur le jeu, il a répliqué à la blague: «J'aurais préféré qu'il lève les bras au ciel au lieu de me donner un coup de bâton sur le masque en passant près de moi.»

Plus encore que cet arrêt de Thomas, c'est de celui réalisé par Michael Ryder que le Tout-Boston parlait encore hier.

Reconnu surtout pour ses qualités de franc-tireur, Ryder a stoppé un tir de Plekanec avec son gant de la main droite. Une fois l'été venu, l'ancien du Canadien se transforme en gardien dans une ligue de hockey-balle à Terre-Neuve.

«Je croyais d'abord qu'il avait botté la rondelle. Des fois, on fait des gestes par réflexe. Par désespoir. Sur la reprise, on voit que Mike savait très bien ce qu'il faisait. Je comprends maintenant pourquoi», a dit McQuaid.

«J'ai revu la reprise plusieurs fois et tout ce que je peux dire, c'est qu'il a mis un peu de moutarde», a lancé Seidenberg à la blague.

«Il a réussi un bon jeu, mais dans une circonstance pareille, je n'ai pas le droit de rater ce but. Je ne me suis pas assez méfié de lui. J'aurais dû tirer avec plus de force. C'est impardonnable», a convenu Plekanec après la défaite.

Si Ryder savait ce qu'il faisait, son capitaine Zdeno Chara a joué de chance lorsqu'une rondelle tirée par Michael Cammalleri l'a atteint derrière la jambe au lieu de filer dans le fond du filet. Un coup du sort qui a empêché Cammalleri de donner la victoire au Tricolore en première période de prolongation.