Le Canadien a perdu l'avantage de la patinoire qu'il avait gagné en déjouant les Bruins deux fois à Boston. Mais ces deux revers au Centre Bell ne l'ont pas trop ébranlé, assure Carey Price.

«Il s'agissait de deux matchs serrés et au moins l'un des deux aurait pu aller de notre côté, a observé le gardien de 23 ans. Nous n'allons pas peser sur le bouton de panique.

«Dans la majeure partie de ces deux matchs, je pense que nous avons mieux joué. Les gars demeurent confiants, même si les Bruins et Tim Thomas ont mérité ce qui leur est arrivé.

«Nous ne sommes pas trop inquiets.»

Ce serait quand même se cacher la tête dans le sable que d'ignorer le rythme que viennent de se donner les Bruins. Ceux-ci ont trouvé le moyen de faire contrepoids à la suprématie du premier but en comblant trois reculs plutôt qu'un, jeudi, pour ensuite semer la consternation dans le camp du Tricolore avec le but décisif en début de prolongation.

«Je ne suis évidemment pas content du résultat, d'ailleurs qui le serait après avoir accordé cinq buts?, a noté Price. Mais j'ai rejoué le match au moins quatre fois dans ma tête et je n'y aurais pas changé grand-chose. Il faut juste continuer à foncer.

«Les Bruins faisaient face à l'adversité et maintenant, c'est notre tour. On peut reprendre à notre compte tout ce que les Bruins disaient il y a deux matchs.»

Premier but et avantage de la patinoire

Les statistiques dévoilées par la LNH hier démontrent à quel point l'avantage de la patinoire détermine beaucoup moins l'issue d'un match que le premier but marqué.

Le Canadien a perdu ses deux matchs au Centre Bell et les Bruins, les deux au TD Garden. Cette tendance se vérifie dans la LNH alors qu'avant les matchs disputés hier, les équipes évoluant devant leurs partisans n'affichaient que 14 victoires en 33 matchs (42,4% d'efficacité).

Cette moyenne s'élevait à 51,9% à la fin de la saison régulière.

«En séries, l'avantage de la patinoire est surévalué et personnellement, j'y accorde très peu d'importance», a indiqué le défenseur Andrew Ference.

Pourtant, les Bruins ne franchiront pas la première ronde si ses coéquipiers et lui n'arrivent pas à gagner au moins un match devant leurs partisans! «Ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas y arriver», a répliqué Ference.

Quant au premier but, les résultats sont tout à l'opposé. Des 33 premières rencontres en séries, 27 ont été gagnées par l'équipe qui s'est inscrite la première au pointage.

«On a fait la preuve que nous avions beaucoup de caractère en revenant comme on l'a fait jeudi, a soutenu Shawn Thornton. Le Canadien nous a surpris lors des deux premiers matchs, mais nous ne pouvons commettre les mêmes erreurs de retour devant nos fans demain.

«C'est évident que le Canadien voudra prendre l'ascendant tôt dans la partie afin de reprendre le contrôle.»

Desharnais à défaut de Gomez et Gionta

S'il veut reprendre le haut du pavé, le Canadien devra obtenir davantage de certains joueurs-clés, à commencer par Scott Gomez et Brian Gionta, qui ont été sur la glace pour les quatre derniers buts des Bruins, jeudi.

«On doit être meilleurs défensivement et trouver des façons d'être plus responsables avec la rondelle, non seulement dans notre zone, mais aussi en territoire neutre», a admis Gionta.

Mince consolation: pendant que le rendement de Gomez et Gionta diminuait à mesure que le quatrième match progressait, Jacques Martin pouvait compter sur le brio de David Desharnais.

«David a probablement joué son meilleur match des séries, a indiqué l'entraîneur. Il avait beaucoup d'énergie et d'élan dès le début du match. C'est d'ailleurs son trio qui a marqué le premier but avec Ryan White et Michael Cammalleri.

«À mesure que le match avançait, surtout en troisième période, il a joué contre une opposition de qualité et a fait du très bon travail.»

Les employés de soutien sont prêts

La tenue de Desharnais est encourageante pour le CH car, chez les Bruins, les troisième et quatrième trios ne sont pas à la hauteur des attentes dans l'ensemble de la série.

Thornton a reconnu que le quatrième trio du Canadien avait été supérieur au sien jusqu'ici.

La troisième unité des Bruins, formée de Michael Ryder, Chris Kelly et Rich Peverley, a cependant pris le contrôle de la situation jeudi après un début de série discret. Ryder, en particulier, avait essuyé de vives critiques, mais il s'est signalé avec une sortie de deux buts et trois points jeudi, dont le but de la victoire en prolongation.

Avec François Gagnon