Il y avait des larmes dans les yeux des spectateurs présents au Jobing.com Arena de Glendale, en Arizona, après que les Coyotes eurent été éliminés des séries éliminatoires de la LNH mercredi soir.

Mais plus de 2000 kilomètres plus loin à Winnipeg, l'ambiance était encore électrique tandis que les amateurs de hockey de la capitale du Manitoba attendaient patiemment que soit confirmé, ou non, le retour de leur équipe dans le circuit Bettman.

«Plusieurs pleuraient», a mentionné l'infographiste Lauren Robb à propos de la foule qui a assisté, impuissante, à la défaite de 6-3 qui confirmait le balayage des Coyotes en quatre matchs par les Red Wings de Detroit.

Robb fait partie d'un groupe d'irréductibles partisans des Jets qui espèrent depuis des années que la LNH effectue un retour à Winnipeg, et avec l'incertitude financière qui plane toujours au-dessus des Coyotes, cette possibilité semble plus réelle que jamais. Et la réaction des amateurs de hockey de Phoenix ressemble à s'y méprendre à celle qui avait été exprimée à Winnipeg en 1996, lorsque les Jets ont quitté après avoir été éliminés par les Red Wings en séries éliminatoires.

«Ça me fait mal, parce que je sais ce qu'ils ressentent, a dit Robb. Mais je suis très fébrile.

«La carotte pend devant nous depuis si longtemps déjà.»

Mais c'est avec un optimisme prudent que ceux comme Robb, qui ont milité sans relâche pour que la LNH effectue un retour à Winnipeg depuis le déménagement des Jets, attendent le verdict de la ligue. Et ils savent que dans ce genre de situation, ce n'est pas le nombre d'obstacles qui manquent avant que ce projet ne devienne une réalité.

«Nous devons être prudents dans notre enthousiasme... mais nous sommes prêts à tout de notre côté», a expliqué Darren Ford, un marchand de vins et spiritueux de 33 ans à la tête, de facto, du mouvement «Bring Back the Jets'. «Tout le monde est très optimiste quant à l'idée que ce soit Atlanta, si Phoenix ne peut pas, qui revienne ici.

«Il y a encore beaucoup de gens qui n'y croient pas... mais c'est difficile de ne pas être fébrile.»

Pour sa part, la Ville de Glendale, où évoluent les Coyotes, devait rencontrer l'Institut Goldwater jeudi après-midi. Cet institut a menacé de déposer une poursuite judiciaire afin de casser l'entente survenue entre la Ville de Glendale et Matthew Hulsizer. En vertu des lois de l'État de l'Arizona, aucun organisme public n'a le pouvoir de financer le projet d'une entreprise privée.

«Ils vont encore s'enfoncer un peu plus là-bas, et l'avenir semble sombre», a commenté Ford.

Puis, si les Coyotes sont déjà en route vers Winnipeg, alors True North Sports and Entertainment, qui est propriétaire du MTS Centre, refuse de le confirmer. Et, de plus, il y a de fortes probabilités pour que l'entreprise qui gère actuellement le bâtiment occupé par le Moose du Manitoba (AHL) ignore ce qui adviendra dans ce dossier.

«L'histoire, et son aboutissement, s'écrivent encore à Phoenix... pas à Winnipeg», s'est contenté de dire Scott Brown, le directeur des communications corporatives et des opérations hockey de True North.

True North est la propriété de la famille Chipman, de Winnipeg, et du Torontois David Thomson, de l'entreprise Thomson Reuters, qui est aussi le 17e homme d'affaires le plus riche de la planète.

En conséquence, avec des investisseurs aussi solides, Ford a une bonne raison d'être optimiste, même si Winnipeg devra se soumettre à un test de marché avant que la LNH ne donne son aval au déménagement de la concession.

Ford croit, enfin, que la transaction sera complétée dans le plus grand secret.

«Ça va se produire très rapidement, a-t-il dit. Ça va rapidement se transformer de spéculations féroces en dépenses féroces... Les gens devront être prêts.»