Brent Sopel a réalisé le rêve de tout joueur de hockey en soulevant la Coupe Stanley avec les Blackhawks de Chicago le printemps dernier. Bien qu'il soit peiné de voir son ancienne équipe être acculée après trois victoires consécutives des Canucks de Vancouver, le défenseur du Canadien est loin d'être surpris.

«On savait ce qui se tramait l'an dernier. Avec les mises sous contrat à long terme de Jonathan Toews, de Patrick Kane et de Brent Seabrook, la masse salariale en vue de la saison actuelle dépassait la limite de 14 millions. On savait donc que des coupures seraient nécessaires et que des joueurs partiraient. Je ne suis donc pas vraiment surpris», a reconnu Sopel, croisé après l'entraînement matinal du Canadien hier.

Selon Sopel, l'exploit réalisé par les Hawks l'an dernier a été de ne pas se laisser distraire par ce scénario que tout le monde anticipait.

«Au lieu de nous demander qui resterait et qui partirait, nous sommes demeurés unis dans le même objectif de nous rendre le plus loin possible.»

Les Blackhawks se sont rendus jusqu'au bout pour la quatrième fois de leur histoire. La première depuis la saison 1960-1961.

Les retrouvailles

Victime d'une fracture à la main droite, Brent Sopel a profité de cette blessure qui l'a gardé à l'écart du jeu le mois dernier pour se rendre à Washington et rencontrer le président des États-Unis, Barack Obama, dans le cadre de la traditionnelle visite des champions de la Coupe Stanley à la Maison-Blanche.

Il a pu renouer avec ses anciens coéquipiers demeurés à Chicago et quelques autres qui, comme lui, ont été contraints de mettre le cap sur une autre ville de la LNH. Sopel a été échangé aux Thrashers d'Atlanta en compagnie de Dustin Byfuglien, Ben Eager et Akim Aliu en retour de Marty Reasoner, Jeremy Morin, Joey Crabb et d'un premier choix acquis des Devils du New Jersey, le 24 juin, la veille du repêchage dans la LNH.

«J'ai encore de bons copains au sein de l'équipe. J'ai profité des quelques moments libres depuis le début des séries éliminatoires pour suivre les matchs des Hawks. J'ai gardé contact avec les gars. Et c'est certain que je suis peiné de voir ce qui arrive.

«Bon! Tout n'est pas perdu. Les gars vont certainement tout faire pour tenter de revenir dans la série.

«Le défi s'annonce difficile. La direction de l'équipe a misé gros l'an dernier, mais elle a réalisé l'objectif ultime, qui est de gagner la Coupe Stanley. Et il reste encore un très bon noyau au sein de l'équipe actuelle, qui s'est quand même hissée en séries éliminatoires malgré les départs nombreux de joueurs importants.»

À titre d'ancien coéquipier du défenseur Brent Seabrook, à Chicago, Sopel a esquissé une moue qui en disait long lorsqu'on lui a demandé de commenter le coup sournois asséné par Raffi Torres, des Canucks, à l'endroit de son ex-compagnon de jeu, dimanche.

«Brent était dans une position très vulnérable. Il avait la tête tournée pour suivre la rondelle des yeux, il devait éviter le but en même temps. Torres a profité de la situation.

«Est-ce que la mise en échec était légale? Je ne sais pas. Elle était certainement dangereuse et, à mes yeux, elle représente exactement ce que la Ligue voulait éliminer», a dit Sopel, dont les commentaires ont été recueillis avant que les bonzes de la LNH décident de passer l'éponge et de ne pas suspendre le récidiviste qu'est Torres.