Une victoire aux dépens des Bruins, à Boston et par jeu blanc de surcroît, c'était déjà bien. Deux victoires, c'est mieux. Beaucoup mieux...

Surtout que c'était presque inespéré. «Jamais, au grand jamais, je n'aurais cru possible que nous puissions sortir d'ici avec une avance de 2-0 dans la série», a candidement reconnu le défenseur James Wisnewski après la victoire de 3-1 du Canadien aux dépens des Bruins.

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Des Bruins qui se retrouvent dans une position très précaire. Car non seulement le Tricolore a maintenu un dossier 24-11-6 cette saison devant ses partisans, qu'il retrouvera lundi, mais les Bruins n'ont jamais encore, en 26 occasions au cours de leur histoire, trouvé le moyen de combler un déficit de 0-2 pour ensuite sortir gagnant d'une série.

«Nous avons réalisé un grand coup, c'est évident. Mais on ne peut encore rien tenir pour acquis. Le plus difficile reste à venir. Cette équipe ne lâchera pas. Et elle sera meilleure encore, une fois à Montréal», a lancé Mathieu Darche dont le premier but en carrière en série s'est transformé en but gagnant.

Encore le premier but

Les Bruins de Boston ne pouvaient se permettre d'accorder le premier but dans un deuxième match de suite. Ils ont raté leur coup. Royalement! Car le Canadien n'a mis que 43 secondes pour faire taire la foule. Après 140 secondes de jeu, il jouissait déjà d'une avance de 2-0.

Les trois buts du Canadien ont été le résultat de revirements bêtes des Bruins et/ou de rebonds généreux accordés par Tim Thomas qui, pour un deuxième match de suite, a été incapable de rivaliser avec Carey Price.

Sur le premier but, James Wisniewski a intercepté une passe longue et dangereuse de Johnny Boychuk. Aussitôt en territoire des Bruins, il a décoché un tir que Thomas a stoppé tout en envoyant le retour en direction de Michael Cammalleri qui fonçait au filet. Le franc-tireur du Canadien n'a pas raté sa chance.

Les Bruins ont réagi en écopant une pénalité coûteuse alors que Denis Seidenberg a frappé Benoît Pouliot qui n'avait pas la rondelle.

Encore là, le Canadien en a profité. Car dès la reprise du jeu, Andrew Ference, menacé par Tomas Plekanec derrière son filet, a perdu la rondelle bêtement. Cammalleri l'a récupérée et l'a refilée à Darche qui a doublé l'avance du Canadien.

Price : arrêt de la soirée

Ce but a plongé le TDGarden dans une morosité qui tranchait avec la frénésie du début de match.

Les Bruins n'ont toutefois pas lâché. Ils ont même connu une très bonne séquence au cours de laquelle Carey Price a réalisé l'arrêt du match en se dressant devant Milan Lucic.

«Le match s'est joué là. J'étais sur la glace et j'ai tout vu se dérouler devant moi. Quand j'ai récupéré la rondelle, j'étais encore impressionné par ce vol», a indiqué Michael Cammalleri.

«Quand on a vu Carey stopper la rondelle, la réaction sur le banc a été immédiate. On s'est levé d'un trait tant cet arrêt était important et difficile. On lui doit encore la victoire ce soir», a assuré James Wisniewski en parlant du plus spectaculaire des 34 arrêts réalisés par Price.

«J'ai été un peu chanceux sur ce jeu, a commencé le gardien du Tricolore. J'ai raté ma poussée vers la gauche ce qui lui a permis d'avoir une plus grande ouverture. Mais j'ai bien suivi la rondelle. Pour le reste, les gars ont encore fait du très bon travail devant et autour de moi. Oui, les Bruins ont convergé plus souvent au filet que lors du premier match, mais je trouve que les gars les ont très bien contenus», a ajouté la deuxième étoile de la rencontre.

Carey Price a finalement concédé un but en période médiane. Oublié par Scott Gomez, Patrice Bergeron a stoppé à 87:38 la disette offensive de son équipe en marquant dans un filet presque désert. Ce but a ravivé les espoirs, mais Price s'est assuré de fermer la porte.

À l'autre bout, Tim Thomas n'a pas été aussi étanche. Après un troisième revirement coûteux d'un de ses défenseurs (Dennis Seidenberg), Yannick Weber a profité d'un autre généreux retour accordé par Thomas pour redonner une avance de deux buts en fin de deuxième période. Les Bruins ne s'en sont jamais remis.

«Notre équipe est très loin du niveau de performance qu'elle peut offrir. Nos gars doivent comprendre qu'ils devront travailler beaucoup plus pour marquer des buts. Nous avons commis beaucoup d'erreurs qui tranchent avec nos habitudes sur la patinoire», a lancé un Claude Julien visiblement débiné après cette défaite amère.