En milieu de partie, après que l'un de ses lancers eut encore touché le logo sur le chandail de Carey Price, Zdeno Chara a frappé son bâton contre la baie vitrée.

Puis, en fin de match, alors que le Tricolore venait de prendre les devants 2-0, il s'est acharné auprès de Tomas Plekanec, ce qui lui a valu une punition pour rudesse.

«Qui a dit que nous étions frustrés?», a demandé Chara après la défaite des Bruins.

La frustration, c'est le mot tabou chez les Bruins. C'est le piège dans lequel l'entraîneur-chef Claude Julien ne veut absolument pas que son équipe tombe.

Mais ça ne veut pas dire que tous les joueurs y résistent!

Appelé à commenter l'infraction dont il a écopé aux dépens de P.K. Subban, David Krejci a répondu: «je ne l'aime pas».

Quant à la recrue Brad Marchand, c'est un autre type de frustration qu'il a eu à gérer, celle de ne voir aucune de ses occasions de marquer se transformer en but.

«C'est frustrant d'obtenir autant de chances et de n'en convertir aucune, mais il va falloir que l'on trouve le moyen d'augmenter la circulation devant le filet et que Price voit moins de rondelles», a convenu Marchand.

«On ne peut pas blâmer ses efforts, a défendu Julien. Brad a été très compétitif, mais il y avait peut-être un peu de nervosité dans son jeu vu que c'était son premier match éliminatoire à vie. Ça lui a ôté un peu de sa touche.»

Une erreur de Kaberle

Un autre qui a paru nerveux, surtout en début de rencontre, c'est Tomas Kaberle. C'était la première présence en séries du vétéran défenseur depuis la saison 2003-04.

Kaberle s'est retrouvé responsable du premier but lorsqu'il a causé un revirement dont Scott Gomez a profité. Puis, hors position, il n'a pu couvrir Mathieu Darche et Brian Gionta laissés seuls devant le filet.

«J'ai tenté de renverser le jeu, mais je l'ai renversé un peu trop et ils ont rapidement mis la rondelle au fond du filet», a raconté Kaberle.

Un reporter a demandé au gardien Tim Thomas ce qui s'était produit sur ce même jeu:

«Je ne suis pas un descripteur», a-t-il répondu du tac-au-tac.

Le Canadien tenait absolument à ce premier but, mais les Bruins s'entendaient pour dire que cela n'avait pas affecté leur moral.

«C'était très tôt dans le match, nous avions du temps pour nous regrouper», a mentionné Marchand.

Plus de circulation

Les Bruins chercheront lors du deuxième match à créer plus de circulation devant Price.

«Nous n'avions pas de présence au filet ce soir et c'est ce qui a fait la différence, a dit Patrice Bergeron. Il (Price) va continuer de faire des arrêts s'il continue de voir la rondelle comme ça.»

Milan Lucic, que l'on n'a pas beaucoup vu lors de ce match - seulement un lancer et deux mises en échec - a admis que le trio qu'il forme avec Krejci et Nathan Horton n'avait pas suffisamment bataillé pour établir sa place devant le filet.

«Il faut élever notre jeu à un autre niveau. Et en ce qui me concerne, j'ai commis une erreur coûteuse qui leur a permis de prendre l'avance de 2-0, a noté Lucic. Mais je ne dois pas laisser ces choses-là me déranger et affecter mon jeu.»

C'est un gros match que viennent de perdre les Bruins, mais Lucic refuse de se laisser démonter.

«Les statistiques démontrent que l'équipe qui gagne le premier match est favorisée, mais ça reste une série de quatre victoires, a-t-il rappelé. Il faut se souvenir de l'an dernier alors que nous avions l'avance 3-0 dans la série.

«Chaque match est important, il s'agit de retrouver notre concentration et nos énergies, et se préparer en vue du deuxième match.»