Pour la première fois de sa carrière, Nathan Horton peut travailler sur sa barbe des séries au lieu de travailler sur son bronzage. Après 502 matchs de saison régulière, dont 412 disputés dans l'uniforme des Panthers de la Floride, le gros ailier droit disputera son tout premier match de séries en carrière, jeudi, alors que le Canadien et les Bruins se croiseront au TD Garden de Boston.

«J'espère qu'elle sera longue et fournie», a lancé avec un large sourire l'attaquant des Bruins en caressant sa barde naissante du bout des doigts.

À quelques heures de cette première, Horton, que les Bruins ont acquis l'été dernier en compagnie de Gregory Campbell en échange de Dennis Wideman et d'un premier choix au repêchage, trépigne.

«On dispute 82 matchs par année pour avoir la chance de nous retrouver ici. Dans le fond, la saison ne compte pas. C'est ce qui vient après qui compte. Ce sont les exploits en séries dont tu veux te souvenir une fois à la retraite. Je réalise donc enfin un rêve en amorçant les séries. Et je ferai tout ce que je pourrai pour les prolonger le plus longtemps possible», a indiqué Horton après l'entraînement de mercredi.

Un entrainement où l'intensité avait remplacé la tension qui marquait le retour des Bruins sur la patinoire mardi.

Patinant à vive allure, multipliant les exercices et prolongeant de plusieurs minutes l'entraînement auquel un Claude Julien visiblement satisfait a mis un terme après 45 minutes, les joueurs des Bruins affichaient même une certaine bonne humeur.

«Il faut que les gars s'entraînent dans la bonne humeur. Qu'ils apprécient le fait d'être en séries. Il ne faut pas que la pression les empêche de jouer. Au contraire, ils doivent hausser leur rendement», a commenté Claude Julien.

Horton: un atout important

Nathan Horton frappe à la porte des séries avec une récolte de 26 buts, 53 points et un différentiel de +29. À la droite d'un trio piloté par l'excellent David Krejci et complété par le «monstre» Milan Lucic sur le flanc gauche, Horton pourrait faire très mal au Canadien.

«Nathan a le style, le physique et toutes les qualités requises pour qu'un attaquant de puissance connaisse du succès en séries. Il a connu une très bonne deuxième moitié de saison. Avec Milan (Lucic) il assure une présence physique importante au sein de notre premier trio. Je suis convaincu que ce n'est pas toujours drôle d'affronter ces gars-là et j'ai un très bon «feeling» quant à leur contribution au cours des prochains matchs», a commenté Claude Julien.

Nouvelle équipe, nouvelle vie

S'il a marqué au moins 20 buts et récolté au moins 45 points à ses cinq dernières saisons des six passées en Floride, Horton avait rarement jeté les gants. Il l'avait fait six fois en fait en six ans en Floride. Au terme de sa première saison avec les Bruins, il compte déjà sept combats à sa fiche.

«J'ai coupé tous les liens avec mon passé. J'ai salué mes anciens coéquipiers lorsque j'ai joué contre eux sans plus. Quand tu changes d'équipe, tu changes de famille, tu changes de vie. Je suis un Bruins aujourd'hui et je l'assume avec tout ce que cela implique. Les gars sont unis dans ce vestiaire. Ils se protègent, se soutiennent. J'embrasse cette philosophie sans retenue», a répliqué Horton qui affiche d'ailleurs des points de suture au dessus de son arcade sourcilière gauche. Un souvenir du violent combat qu'il a livré dimanche à Zack Smith, des Sénateurs d'Ottawa, lors du tout dernier match de la saison régulière.

Nathan Horton n'est pas le seul Bruins à trépigner à l'aube de ses premières séries. Il partage son stress et sa joie d'enfin y goûter Brad Marchand, Gregory Campbell et Adam McQuaid.

Bien que ces quatre joueurs rempliront des rôles importants, Claude Julien ne croit pas qu'il soit nécessaire de les aider à faire le saut. «Ils ont tous connu la pression des séries et des matchs importants dans les rangs juniors ou dans les ligues mineures. Je ne suis pas inquiet pour eux. En plus, on a plein de vétérans au sein de notre équipe qui savent ce qui nous attend et qui pourront les aider.»