Tim Thomas sourit souvent lorsqu'il répond aux questions des journalistes. Presque toujours en fait. Après la saison de tonnerre qu'il vient de connaître et des séries qu'il espère prolonger le plus longtemps possible, Thomas affichait son sourire habituel dans le vestiaire des Bruins, hier.

Un sourire qu'il a même accentué lorsqu'on lui a demandé s'il allait devoir être meilleur en séries qu'il ne l'a été en saison régulière pour permettre aux Bruins de battre le Canadien. Une saison qu'il a terminée avec une fiche de 35 victoires, 11 revers et 9 défaites en prolongation, les meilleures moyennes de buts alloués par partie (2,00) et d'efficacité (93,8%) de la Ligue nationale.

«Je n'ai pas à être meilleur que je l'ai été cette saison, juste aussi bon», a-t-il répondu après s'être offert quelques secondes de réflexion.

«Tim est le meilleur gardien de la Ligue nationale cette saison, il serait pas mal difficile pour lui d'être meilleur en séries. S'il nous donne les mêmes performances qu'en saison régulière, nous serons bien servis», a renchéri Claude Julien à qui la même question a été posée lors de son point de presse.

Comme Carey Price l'a fait à Montréal cette année, Thomas a réalisé un grand retour à Boston au cours des derniers mois.

Après ses succès aussi inattendus que phénoménaux, il y a deux ans (36 victoires, 11 revers, 7 défaites en prolongation ou fusillade) et le faramineux contrat que lui ont ensuite consenti les Bruins - 20 millions$ pour quatre ans -, Thomas a piqué du nez l'an dernier.

Il s'est contenté de 17 victoires en plus d'encaisser 26 revers, dont 8 en prolongation ou fusillade. Cette baisse marquée au chapitre des performances lui ont valu de perdre sa place de numéro un au profit de Tuukka Rask. Plusieurs ont même remis en question l'avenir du gardien américain, qui célébrera ses 37 ans vendredi.

Fier de ce retour en forme et en force, Tim Thomas a lui-même dressé un parallèle avec la saison que vient de connaître celui qui sera son vis-à-vis demain.

«Je me souviens de ce que Price a vécu l'an dernier. Je me souviens aussi des ovations dérisoires qu'il a essuyées lors de notre passage en match préparatoire. Il a perdu son poste lui aussi l'an dernier et cela ne l'a pas empêché de le reprendre cette année. Il a beaucoup de talent et ce sera un beau défi de l'affronter encore cette année», a expliqué Thomas, qui a gagné une série et en a perdu une autre face à Price lors des trois dernières années.

Bien qu'il s'attende à devoir rivaliser avec un gardien qui multipliera des arrêts, Thomas assure ne pas mesurer la qualité de ses performances en les comparant à celles de ses adversaires.

«C'est bien évident que si Price se met à faire des miracles, ça m'obligera à égaler ses performances. Mais il ne faut surtout pas que je me laisse distraire. Je suis au mieux quand je reste détendu, confiant, concentré. Au fond, ce que je veux le plus, c'est d'avoir le sentiment d'avoir tout donné, d'être fier de ma performance. Ça prime sur tout le reste: même sur les victoires et les défaites.»

De 14 ans l'aîné de son adversaire en première ronde, Thomas profite de la pause qui mènera à l'affrontement de demain.

«Quand on commence les séries, on veut qu'elle ne s'arrête qu'une fois la Coupe Stanley entre les mains. J'espère jouer le plus longtemps possible ce printemps. Alors, je profite pleinement de ce petit répit, car le prochain ne viendra pas avant longtemps.»