Derrière des commentaires presque trop polis et respectueux tenus à l'endroit de leurs adversaires qui descendront du nord mercredi, les Bruins de Boston cachent bien mal la pression reliée à la série qui les opposera au Canadien de Montréal dès jeudi.



Favoris pour l'emporter aux dépens du Tricolore, les Bruins et leurs partisans ne visent rien de moins que la coupe Stanley. Mais ils savent que le Canadien, qui se dresse devant eux pour la 33e fois de leur histoire et pour une troisième fois en trois ans, pourrait contrecarrer ce plan dès la première ronde.

«Une seule équipe est heureuse à la fin de la saison et nous tenons à ce que cette équipe soit la nôtre. Je veux conduire cette équipe jusqu'au bout», a lancé Claude Julien après un premier entrainement au cours duquel il a levé le ton à l'endroit de ses joueurs.

«Claude veut nous garder concentrés. Après notre congé d'hier (lundi) il tenait à ce que nous soyons vifs et aiguisés sur la glace», a lancé avec un sourire Milan Lucic, le meilleur marqueur des Bruins cette saison avec 30 buts et 62 points.

Tombé face première devant les Flyers de Philadelphie en deuxième ronde le printemps dernier malgré les avances de 3-0 dans la série et de 3-0 dans le dernier match que son équipe s'était donné avant de les laisser filer, Claude Julien ne peut trébucher encore cette année.

Visiblement tendu, Julien a esquissé une moue de mécontentement lorsqu'un journaliste lui a demandé s'il jouait son avenir à la barre des Bruins à compter de jeudi.

«Il y a de la pression tous les ans. Elle n'est pas pire cette année qu'elle l'était l'an dernier, a répliqué Julien les dents serrées. Nous avons une équipe capable de gagner la coupe Stanley, je veux qu'elle soit prête, que les joueurs nous donnent ce que nous sommes en droit d'attendre d'eux. J'ai peut-être levé le ton tout à l'heure sur la glace, mais c'était justement pour m'assurer que les gars soient dans le bon état d'esprit, pas parce que la pression de gagner est plus forte cette année», a ajouté l'entraîneur-chef qui était plus bourru encore dans ses réponses en français que dans celles données aux collègues de Boston.

Chara a parlé à Pacioretty

À l'image de Claude Julien, le capitaine des Bruins affichait une humeur massacrante devant les journalistes à qui il a offert des réponses plus courtes les unes que les autres.

A-t-il communiqué avec Max Pacioretty depuis l'incident qui a mis fin à la saison du joueur du Tricolore le 8 mars dernier au Centre Bell? «Oui je lui ai parlé», a répondu Chara sans ajouter un mot sur la nature et la durée de la conversation.

Quant au fait qu'il sera l'ennemi numéro un dès qu'il posera les pieds à Montréal, le capitaine s'est encore fait cinglant. «Ce ne sera rien de bien différent. C'est comme ça depuis des années. Je sais à quoi m'attendre», a répliqué Chara avant d'ajouter qu'il était très excité d'être rendu en séries éliminatoires. Une déclaration qui tranchait grandement avec sa physionomie.

Bergeron et Lucic prudents

Plus détendu ou moins tendu, c'est selon, que son coach et son capitaine, Patrice Bergeron affichait toutefois une grande prudence à deux jours du début des hostilités. Questionné sur les déséquilibres qui favorisent son équipe au chapitre de l'attaque, de la défensive et du physique, le Québécois s'est assuré d'encenser «le talent et la vitesse» du Canadien. Bergeron a aussi minimisé l'histoire qui favorise Montréal en séries, mais aussi les victoires de 7-0 et 8-6 lors des deux dernières visites du Canadien à Boston.

«Notre élimination l'an dernier, les résultats des matchs de la saison, ceux des autres séries, plus rien de tout ça ne compte. Il faut se concentrer sur ce que nous avons à faire pour battre le Canadien. On doit jouer le mieux possible et le reste suivra son cours», assurait Bergeron.