Réglons tout de suite un truc: le fait que Carey Price ait remporté la Coupe Molson n'est pas une grosse nouvelle en soi. D'abord, on voyait venir ça de loin, un peu comme l'échec du Crystal Pepsi.

Et puis, ce n'est pas exactement le trophée qui émoustille le plus les joueurs.

Cela dit, la Coupe Molson - qui est remise au joueur ayant récolté le plus de points au scrutin des trois étoiles - est depuis cette année entre les mains des partisans. Et c'est là où ça cesse d'être anodin.

Car le fait que Carey Price ait été plébiscité de la sorte prouve tout le chemin qu'il a parcouru pour regagner la confiance et l'estime des amateurs.

«Je dois les remercier parce qu'ils m'ont démontré beaucoup de soutien cette année», a indiqué Price.

Ça n'avait pourtant pas démarré de cette façon!

Le public s'était entiché de Jaroslav Halak le printemps précédent. Price, lui, tardait à répondre aux attentes, et sa première sortie au camp d'entraînement avait été un fiasco sans nom.

«Chill out», avait suggéré Price aux amateurs qui l'avaient conspué à la suite de cette première contre-performance.

«Il y avait beaucoup de pression sur lui en début de saison, a reconnu Jacques Martin. Or, on a vu le genre d'individu qu'il était vraiment, quelqu'un de bien préparé au défi qu'il devait affronter et qui a su bien répondre à l'appel.»

La confiance d'un poste assuré

Price aurait très bien pu être honni par la foule et rester un éternel mal aimé à la suite de l'échange de Halak. Mais ses performances ont eu tôt fait de faire oublier le gardien slovaque.

«C'est sûr que ça a été plus facile pour moi d'arriver au camp d'entraînement en sachant exactement quelle était ma place dans l'équipe», a noté le gardien de 23 ans, qui s'est vu adjoindre un vétéran de longue date en la personne d'Alex Auld.

«Auldie et moi on s'entend à merveille. Il me fait rire à tous les jours et c'est plaisant de travailler avec un partenaire semblable, a confié Price. C'est un gars qui a énormément d'expérience et qui est en mesure de me la partager de temps à autre.»

Avec un poste de numéro un qui ne faisait aucun doute, Price a vite su à quoi s'attendre. Jacques Martin l'a employé à profusion, tant et si bien que Price battra mardi soir un record en participant, face aux Blackhawks de Chicago, à une 71e rencontre cette saison.

«Son âge, son gabarit, sa force et ses aptitudes mentales sont tous des critères qui nous mettaient en confiance et qui nous laissaient croire qu'il pouvait assumer une grosse charge de travail», a indiqué Martin.

Une vraie saison de 82 matchs!

Price a spontanément répondu qu'il n'avait jamais disputé autant de matchs en une campagne. Mais en y repensant bien, il a reconnu qu'à sa dernière année chez les Americans de Tri-City, en 2006-2007, il avait vu énormément d'action.

Price avait disputé 46 rencontres régulières avec les Americans, de même que six autres en séries. Il avait ensuite joué deux matchs avec les Bulldogs de Hamilton avant de mener le club-école du Tricolore à la Coupe Calder en prenant part à 22 rencontres en séries.

Et c'est sans compter ses six présences devant le filet du Canada aux Mondiaux juniors!

«Ça a dû être mon année la plus occupée», a-t-il convenu.

On parle d'un total de 82 matchs... que Price ne pourra surpasser cette année à moins qu'il ne transporte le Tricolore loin en séries.

Rare visite des Hawks

Malgré sa charge de travail soutenue, ce n'est pas le temps pour Price de prendre conscience de sa fatigue. D'ailleurs, il n'a pas encore discuté avec son coach d'un éventuel repos à la veille des séries.

«Il faut d'abord qu'on finisse le travail et qu'on trouve le moyen d'assurer notre place pour la vraie saison, a-t-il indiqué. Nous aurons le temps ensuite de nous pencher sur ces questions-là.»

La présence du Tricolore en séries pourrait être confirmée dès mardi soir advenant une victoire face aux Blackhawks de Chicago.

Une confrontation dont on se méfie chez le Canadien.

«Les Hawks sont huitièmes dans leur Association, ils se battent comme nous pour une place en séries et, à la suite de leur revers de dimanche, ils vont être affamés», a soutenu Jacques Martin.