Certains gardiens font surtout parler d'eux à cause de leur masque. C'est le cas de Bernie Wolfe. Gardien ordinaire pour une équipe ordinaire, Wolfe n'a disputé que quatre petites saisons dans la Ligue nationale de hockey, de 1975 à 1979, avec les Capitals de Washington. Mais on se souvient encore de lui.

«On m'envoie constamment des cartes de hockey par la poste, affirme-t-il. Les gens me demandent toujours de les signer. Je dois en recevoir chaque jour!

C'est bien, parce que je ne me suis jamais pris au sérieux.»

Les fans, eux, le prennent au sérieux. Pourquoi? À cause de son masque.

«Quand j'ai commencé dans la LNH, j'avais un masque tout blanc, simple, un peu comme celui du personnage de Jason dans les films d'horreur de la série Friday the 13th. J'avais subi quelques coupures près des yeux avec ce masque-là, alors en 1977, j'ai demandé à Greg Harrison de me fabriquer un autre masque et d'y peindre quelque chose qui allait bien représenter la ville de Washington. Et c'est là que Greg m'a parlé du drapeau américain...»

Le résultat, aussi spectaculaire qu'efficace, est un masque qui cadre parfaitement avec l'équipe et sa ville. Au fil des ans, plusieurs gardiens ont, eux aussi, eu l'idée de s'approprier le drapeau américain, mais c'est Bernie Wolfe, pourtant un Montréalais de naissance, qui l'a fait en premier. Il ne l'a jamais regretté. En fait, ce masque lui a permis d'être invité chez le président américain!

«C'est exact. En 1988, j'ai reçu un appel de la Maison-Blanche. On m'a dit que le Président Reagan avait vu une affiche avec mon masque lors des Jeux olympiques de Calgary et qu'il avait été très impressionné. Le chef de cabinet voulait acheter une copie de l'affiche pour la Maison-Blanche! Alors, ils m'ont invité pour y prendre un repas. J'y suis allé, mais le président n'était pas là...»

Le fameux masque de Bernie Wolfe est aujourd'hui accroché à un des murs du Temple de la renommée, à Toronto. «Et ce n'est pas en raison de mon jeu sur la glace!», précise-t-il en riant.