Nous sommes à la mi-mars, le Lightning de Tampa Bay a perdu six de ses huit derniers matchs et l'attaque, amputée de deux ailiers top 6, manque de profondeur.

En voyant Guy Boucher faire suer ses hommes à l'entraînement, on pourrait se demander ce qu'il est en train de faire là.

«Il n'y a pas une minute de relâchement qui est permise, raconte Simon Gagné. Guy est intense et il nous le fait savoir quand on ne l'est pas.

«Quand il voit quelque chose qu'il n'aime pas, il nous fait faire des push-ups ou des tours de patinoire...»

Après 70 matchs, les joueurs du Lightning sont plus familiers avec les méthodes de l'ancien entraîneur des Bulldogs de Hamilton. Les push-ups, ils les font sans broncher.

«Dans tout ce que je fais, j'aime m'oser, raconte Boucher. Ça ne veut pas dire que je ne peux pas m'adapter, mais j'adore oser.»

À l'avant-plan, donc, il y a cet entraînement rigoureux à la veille d'affronter le Canadien, un entraînement qui se déroule à un moment où le Lightning donne des signes d'essoufflement.

Mais en arrière-scène, Boucher sait très bien ce qui se passe. S'il y a un homme qui se méfie de l'essoufflement comme de la peste, c'est bien lui.

«Oui les entraînements sont difficiles, mais en contrepartie, je n'ai jamais eu un entraîneur qui donnait autant de journées de congé en une saison», souligne Gagné.

Le repos est une arme

«C'est impossible, à tous les jours et pendant 82 matchs, d'avoir la pédale au fond, reconnaît Boucher. C'est physiquement et mentalement impossible.

«Il faut comprendre qu'il y a des moments où il faut avoir la pédale au fond et d'autres où c'est le temps de donner un repos.

«Le repos est une arme à ce niveau-ci.»

Boucher est conscient que les joueurs ne peuvent donner plus que ce qu'il leur reste. Et la gestion des énergies devient d'autant plus importante lorsqu'on compte sur une poignée de super-vedettes souvent surtaxées.

Mais regardez le sommaire de la victoire du Lightning à Toronto, lundi: Steven Stamkos, Vincent Lecavalier et Martin St-Louis ont tous joué moins de 17 minutes.

«Guy comprend très bien le temps de récupération dont les joueurs ont besoin, explique Stamkos. Mais lorsqu'on arrive à l'entraînement, le matin d'un match ou pendant une partie, tu dois être prêt à travailler fort.»

C'est simple, c'est juste. Et pour une équipe qui a manqué de structure pendant plusieurs années, c'est aussi ce qui est le bienvenu.