Au lendemain de la fameuse défaite de 8-6 encaissée à Boston, le 9 février, plusieurs médias avaient annoncé qu'il y avait désormais un «livre» sur la façon de battre le Canadien. Comme si la LNH en entier venait de s'apercevoir que le Tricolore comptait plusieurs petits attaquants et que l'intimidation pouvait s'avérer une bonne tactique!

Si le livre est sorti, peu de gens l'ont lu. On peut compter sur les doigts d'une main le nombre de matchs où le Canadien a vraiment été victime d'intimidation cette année.

C'est la raison pour laquelle les joueurs ne s'inquiètent pas outre mesure de l'attitude des Bruins, qui seront en visite ce soir au Centre Bell.

«Ce n'est pas comme si l'on va écouter Rocky I, II et III ce soir à la maison», a lancé Scott Gomez après l'entraînement des siens.

«Notre équipe ne fera peur à personne, certes, mais nous ne reculerons pas non plus. Nous sommes avant tout préoccupés par notre façon de jouer. Nous n'avons pas offert une belle performance à notre dernier match à Boston, et cette rencontre sera un gros défi pour nous.»

Une seule histoire à offrir

Même s'il a dit, après ce fameux match à Boston, qu'il avait vu des gestes dont il allait se souvenir, Jacques Martin n'avait pas l'air intéressé à encourager une attitude revancharde chez ses joueurs, hier.

Car avant de répondre par les poings, ils doivent surtout s'assurer de présenter une défense plus étanche que ce qu'ils avaient offert le 9 février.

«Lors de ce match, nous avons marqué six buts, ce qui, en temps normal, devrait nous permettre de gagner, a rappelé Martin. On a simplement eu trop de relâchements en défense. On le savait, on a géré la situation dans les jours qui ont suivi, et nous sommes ailleurs maintenant.

«On a fait beaucoup de chemin depuis ce temps-là.»

L'idée de s'approcher à trois points des Bruins et du premier rang de la section Nord-Est est beaucoup plus présente à l'esprit des joueurs que le risque de se faire intimider.

«On essaie d'aller chercher l'avantage de la glace pour les séries et faire le nécessaire pour gagner, a indiqué James Wisniewski. Les Bruins sont en feu et, de notre côté, nous avons remporté quatre matchs consécutifs. Ce sera donc le choc de deux équipes qui vont très bien en ce moment.

«Les journalistes tirent trop de conclusions à partir de ce qui s'est passé lors du dernier match. Vous cherchez une histoire, mais la seule histoire que nous avons à offrir, c'est celle d'une équipe qui veut grimper au classement.»

Encaisser sans arrêter

S'il a mis la main sur les défenseurs Brent Sopel et Paul Mara au cours des dernières semaines, le DG Pierre Gauthier n'a pas jugé bon d'ajouter du poids à l'attaque.

«La direction n'a rien fait, on n'a pas le choix de jouer avec ce qu'on a, a dit Benoît Pouliot. C'est correct. On ne sait jamais, les Bruins pourraient venir ici et laisser faire les niaiseries, seulement jouer au hockey...»

Ceux qui réclamaient le rappel d'Alex Henry, Jimmy Bonneau ou Andrew Conboy, des Bulldogs de Hamilton, ont évidemment été déçus. Car c'est en tablant sur sa rapidité et sa vitesse d'exécution que le Tricolore compte battre les Bruins.

Pour le reste, le Canadien n'est pas à un joueur près de pouvoir valser avec les colosses des Bruins. Mais il compte néanmoins se serrer les coudes.

«Les gars les plus durs ne sont pas nécessairement ceux qui distribuent les coups, ce sont ceux qui encaissent le plus sans jamais arrêter», a souligné Ryan White, dont la présence, le mois dernier à Boston, aurait certes été la bienvenue.

Cammalleri et Sopel absents?

Michael Cammalleri a raté l'entraînement d'hier, tout comme Sopel.

Cammalleri s'est blessé à une cheville en bloquant un lancer de Pavel Kubina en fin de deuxième période, samedi contre Tampa Bay. Il a pu terminer la rencontre, mais la journée de traitements dont il a bénéficié laisse planer un doute sur sa présence face aux Bruins.

«On verra mardi, je n'ai pas de nouvelles quant à leur statut», s'est limité à dire Jacques Martin à propos des deux éclopés.

Si Cammalleri n'est pas en mesure d'affronter les Bruins, Benoît Pouliot devrait être muté à la gauche de Tomas Plekanec et Jeff Halpern.

Quant à Sopel, son forfait possible permettrait à deux joueurs parmi Paul Mara, Yannick Weber et Alexandre Picard de participer au match.