Exception faite des disettes offensives qu'ils traînaient tels de lourds boulets, rien n'unissait Lars Eller, Andrei Kostitsyn et Travis Moen avant que Jacques Martin ne décide de les confiner au sein d'un même trio.

Plusieurs ont d'ailleurs analysé le remplacement du frère André par Jeff Halpern aux côtés de Tomas Plekanec et Michael Cammalleri comme une rétrogradation. Avec raison!

Mais voilà! Depuis cette union forcée et ô combien improbable, célébrée le 22 février à Vancouver, les membres de ce quatrième trio ont donné cinq buts et 13 points au Canadien. Six de ces points sont tombés du ciel de la Floride, jeudi, dans la victoire de 4-0 aux dépens des Panthers.

«Ils ont obtenu plus de succès jeudi, mais c'est une récompense de la qualité du jeu qu'ils offrent depuis que nous les avons réunis», a souligné Jacques Martin vendredi.

Du tout au tout...

À lui seul, Andrei Kostitsyn compte trois buts, dont deux gagnants et sept points. Tout un contraste avec ses séquences de neuf matchs sans le moindre point et de deux passes en 11 rencontres qui ont précédé cette éclosion.

Lars Eller, qui s'était contenté d'une passe en 11 rencontres et qui s'est même retrouvé sur la galerie de presse tant la qualité de son jeu faisait défaut, affiche deux buts et quatre points à ses cinq dernières rencontres. Il a ainsi égalé sa production des 33 matchs qui ont précédé ce chambardement de trio bénéfique.

Bien que Travis Moen n'ait récolté ses premiers points (deux passes) que jeudi seulement, son implication physique a aidé ses deux nouveaux compagnons de jeu.

Comment expliquer ces succès improbables?

«Nous apportons tous des qualités qui font un tout intéressant. Andrei a un tir foudroyant et il est fort physiquement. Je suis plus axé sur la vitesse et la distribution de la rondelle alors que Travis est un atout défensif important au sein de notre trio. Une chimie semble s'être installée rapidement et nous en profitons présentement», a commenté Lars Eller.

Dans le moule de Samuel Pahlsson

Si Travis Moen agit comme pompier depuis le début de l'année alors qu'il a éteint des feux au sein de tous les trios du Tricolore, l'homme à tout faire avait des commentaires très élogieux à formuler à l'endroit de Lars Eller.

Il l'a même comparé avantageusement à son ancien coéquipier Samuel Pahlsson, avec les Ducks d'Anaheim, avec qui il évoluait en compagnie de Rob Niedermayer lorsque les Ducks d'Anaheim ont soulevé la première et seule coupe Stanley de leur histoire.

«Sammy était un excellent joueur défensif. Mais je suis convaincu que Lars a plus de talent brut que lui. Il est plus rapide, il a des mains qui lui permettront de récolter plus de points au cours de sa carrière. Il faut simplement être patient et lui accorder du temps. On ne se rend pas compte, à quel point il est encore jeune. Il vient de faire le saut dans la LNH. Quand il aura apprivoisé le niveau de jeu et compris ce qu'il doit faire et qu'il a le temps nécessaire pour compléter ses jeux, il sera un atout de premier plan», assurait Moen.

Maintenant qu'Andrei Kostitsyn semble relancé, il sera intéressant de voir si Jacques Martin sera tenté de le réinsérer au sein d'un des trios de tête.

«Nous profitons d'un bel équilibre en ce moment. Nos quatre trios jouent bien et sont responsables défensivement. C'est très important surtout lorsqu'on évolue sur la route alors qu'on ne profite pas des derniers changements. Il y a toujours des ajustements à faire, mais pour l'instant, nous aimons ce que nous donnent nos quatre trios», s'est limité à indiquer l'entraîneur-chef du Tricolore.