À titre d'entraîneur-chef, Jacques Martin est ravi de pouvoir compter sur huit défenseurs en santé alors que son équipe entre dans le dernier droit de la course menant aux séries éliminatoires.

Comme il l'a indiqué mardi, à Atlanta, Martin accueillera même à bras ouverts le vétéran Jaroslav Spacek une fois qu'il sera remis des contrecoups de l'arthroscopie au genou droit qu'il subira d'ici à quelques jours.

À l'autre bout du spectre, les défenseurs victimes de ce trop-plein prennent leur mal en patience en attendant d'obtenir un feu vert qui ne vient pas assez souvent.

Avec l'entrée en scène de Brent Sopel qui remplit la case réservée au cinquième arrière du Canadien, tout indique que Paul Mara, Alexandre Picard et Yannick Weber se succéderont au titre de sixième arrière au sein de la formation. À moins d'une blessure, ou d'un congé occasionnel accordé aux vétérans Hal Gill ou Roman Hamrlik, cette sixième case sera la seule mise à leur disposition.

«Quand tu regardes le match de ce soir, il est clair que Paul mérite sa place. Mais je crois la mériter aussi et je sais qu'Alexandre est dans la même situation. On doit s'en remettre à la décision de coach et s'assurer de répondre adéquatement lorsqu'on a la chance de jouer», a lancé Yannick Weber croisé par La Presse dans le vestiaire du Tricolore après sa victoire de 3-1 aux dépens des Thrashers d'Atlanta.

Laissé de côté dans 10 des 16 premiers matchs disputés par le Canadien après son rappel de Hamilton le 18 novembre dernier, Weber était confiné à la galerie de presse pour la première fois en 23 rencontres mardi.

Inversement, Alexandre Picard suivait un cinquième match consécutif du haut des gradins. De fait, le défenseur gatinois n'a chaussé les patins que huit fois en 27 parties depuis le 30 décembre dernier. Malgré ces retraits répétés de la formation, il assure toutefois ne pas perdre confiance.

«Ce qui m'aide le plus, c'est que j'ai la conscience tranquille. Quand on a fait appel à mes services, j'ai disputé des bons matchs. Les coachs m'assurent qu'ils sont contents du jeu que j'ai offert. Je ne passe donc pas mon temps à tout remettre en question. Je me contente de travailler le plus fort possible lors des entraînements et d'attendre», assurait Picard tout en se disant simplement heureux d'être dans la LNH.

«Nous sommes huit défenseurs et nous serons peut-être neuf si tout le monde est en santé lorsque Spacho (Jaroslav Spacek) reviendra au jeu. L'important pour moi c'est d'être dans la LNH. Ma situation était incertaine en début de saison et la direction m'a confirmé qu'elle voulait me garder en haut. C'est parce qu'on me sait capable de remplir les mandats qu'on veut me donner. Je ne sais pas comment Jacques (Martin) va jongler avec nous. J'ai l'impression qu'il ciblera des rencontres selon les forces de nos adversaires. Mais je ne m'arrêterai pas à ça. Je vais m'assurer d'être prêt tous les soirs. C'est ma seule façon de sortir gagnant de cette situation qui n'est évidente pour personne», a conclu Picard.

Après 37 rencontres disputées cette saison, Alexandre Picard affiche trois buts, sept points et un différentiel de +2.

Malgré des aptitudes offensives qui lui ont valu du temps d'utilisation en avantage numérique, Yannick Weber ne compte qu'un but et 10 points en 34 parties.

Acquis il y a deux semaines des Ducks d'Anaheim, Paul Mara, en contrepartie, n'affiche qu'un but et deux maigres points en 37 rencontres cette année.

Les qualités offensives de Weber et Picard leur permettront donc de supplanter Mara lorsque le Tricolore évoluera contre des équipes moins lourdes et moins physiques.

À ce titre, il ne faudrait pas être surpris que Picard soit inséré au sein de la brigade défensive du Tricolore, jeudi, face aux Panthers dans le sud de la Floride. À l'entraînement aujourd'hui, c'est lui qui effectuait les rotations les plus significatives à la gauche de Brent Sopel lors des exercices dirigés par Jacques Martin.