Il est tentant de regarder les Penguins de Pittsburgh et de s'attarder à ce qu'ils n'ont pas.

Étant donné que Sidney Crosby continue de rester à l'écart à cause d'une commotion cérébrale et qu'Evgeni Malkin ne jouera plus cette saison à cause d'une opération au genou, un gros nuage noir stagne au-dessus de l'équipe. Sauf qu'il reste la présence rassurante de l'entraîneur Dan Bylsma, qui a fait fi des probabilités en tenant la bride bien serrée afin que ses joueurs continuent de pousser dans la bonne direction.

Son secret? Que Bylsma envoie Crosby ou Mark Letestu pour prendre la mise au jeu initiale, sa façon de préparer l'équipe ne change pas.

«Nous passons beaucoup de temps à parler de la façon dont nous voulons jouer et des attentes que nous avons, a déclaré Bylsma, mercredi, avant que les siens affrontent les Maple Leafs de Toronto. Peu importe ce qui arrive pendant un match, peu importe si nous avons l'avance ou tirons de l'arrière, peu importe si nous sommes à l'étranger ou dans un environnement hostile, nous voulons continuer à jouer de la même façon.

«Si un joueur donné n'est pas dans la formation, ça ne change rien. On ne crie pas au feu.»

Cette approche a fonctionné au cours d'une saison où la situation des blessés au sein de l'équipe s'est avérée aussi préoccupante qu'un incendie à cinq alertes.

Jordan Staal n'a disputé son premier match de la saison que le 1er janvier tandis que Malkin n'a enfilé l'uniforme qu'une fois après le 18 janvier. Crosby n'a pas patiné depuis le 5 janvier et on ignore s'il sera en mesure de jouer à nouveau cette saison.

Plusieurs autres joueurs ont aussi dû s'absenter, dont l'ailier de premier plan Chris Kunitz. Mais les Penguins occupaient quand même le quatrième rang dans l'Association Est avant les matchs de mercredi.

Pendant tout ce temps, Bylsma a agi comme un patriarche qui essaie de garder sa famille unie malgré des temps difficiles. Il donne des mots d'encouragement quand c'est le bon moment de le faire, mais il sait aussi laisser les autres livrer le message.

«En tant qu'entraîneur, je pourrais parler tous les jours jusqu'à en perdre le souffle, dit Bylsma. Mais nous voulons un environnement où les joueurs sentent que c'est leur équipe et que c'est à eux de s'assurer que notre façon de jouer soit respectée. Les gars dans le vestiaire, à ce stade-ci de l'année, passent plus de temps à parler que moi.»

Embauché en février 2009 quand Michel Therrien a été congédié, Bylsma a aidé une jeune équipe des Penguins à remporter la coupe Stanley quatre mois plus tard. Avec le temps, il a obtenu le respect de ses joueurs.

«Il est passionné, c'est un homme intelligent et il veut gagner en étant une bonne personne, décrit le vétéran attaquant Maxime Talbot. Il nous enseigne les bonnes valeurs de la vie. Ce n'est pas juste une question de se présenter sur la patinoire et de donner le meilleur de soi. Il s'agit aussi d'être un homme bon en-dehors de la glace et de faire les bonnes choses pour connaître du succès.»

Le comportement de Bylsma n'a pas changé depuis qu'il ne peut plus compter sur ses joueurs vedettes.

«C'est le même vieux Dan, a souligné l'attaquant Pascal Dupuis. Il montre toujours autant de passion et d'intensité. Il adore le hockey. Il prépare l'équipe de la même façon, que Sidney Crosby et Evgeni Malkin soient là ou non.

«C'est de cette façon qu'il approche chaque match, et c'est l'approche qu'adopte l'équipe aussi.»

Liste d'épicerie

Le changement le plus important à la routine quotidienne de Bylsma, c'est qu'il doit apprendre par coeur une longue liste d'épicerie des joueurs blessés qu'on retrouve chez les Penguins.

Lorsqu'un journaliste affecté à la couverture régulière de l'équipe lui a demandé quelles étaient les dernières nouvelles à ce sujet, mercredi matin, Bylsma a parlé pendant plus d'une minute. Pas grand-chose n'a changé en ce qui concerne Crosby.

«Nous nous attendons à ce qu'il prenne du mieux à un certain moment, dit l'entraîneur. Ça pourrait être dans un mois, ou encore cet été, nous ne le savons pas. Nous continuons de nous préparer de la même façon. Le personnel d'entraîneurs ne se pose pas de questions au sujet des progrès effectués par Sid au jour le jour.

«Il va beaucoup mieux. Il fait des progrès et nous espérons que ça signifie qu'il ira mieux et reviendra à 100 pour cent quelque temps ce printemps.»