Si Andrei Kostitsyn était natif de Moscou et non de Novopolotsk, en Biélorussie, il serait facile de le surnommer la montagne russe. Un surnom qui lui irait comme un gant tant ses statistiques personnelles donnent la nausée en raison des fluctuations abruptes qui les caractérisent.

Samedi, face aux Hurricanes de la Caroline, le frère André a disputé un fort match. Ses efforts ont été récompensés d'un but et d'une passe. Kostitsyn a marqué le but de la victoire en fin de troisième en déviant, au vol, un tir de la pointe de Roman Hamrlik. C'était son 15e but de la saison, son cinquième filet gagnant de l'année. Kostitsyn s'est surtout signalé sur la passe qu'il a récoltée. Après avoir servi une solide mise en échec au défenseur Brett Carson à la gauche du gardien Cam Ward, Kostitsyn s'est emparé de la rondelle et l'a refilée dans l'enclave, d'où Lars Eller a marqué le but qui a nivelé les chances 1-1 en première période.

Après trois matchs au sein d'un quatrième trio piloté par Eller et complété par Travis Moen, Kostitsyn totalise deux buts et quatre points. Tout un contraste avec ses séquences d'aucun but en 12 rencontres et d'aucun point en neuf parties qui ont précédé cette récente éclosion.

Après avoir lancé sa saison avec six buts et 10 points en neuf rencontres, Kostitsyn a connu un premier passage à vide de six rencontres sans le moindre point. Il a rebondi avec quatre points en quatre matchs avant de replonger dans une inertie au cours de laquelle il s'est contenté de deux buts et sept points en 15 rencontres.

Une inertie qui l'a conduit sur la galerie de presse, à Dallas, le 21 décembre dernier.

Un soubresaut de deux points en deux rencontres a suivi cette mesure disciplinaire. Cet éveil a été de très courte durée alors que Kostitsyn s'est rendormi pendant huit rencontres au cours desquelles il a été blanchi. Revenu en force avec six points (trois buts) en sept matchs, Kostitsyn a piqué du nez une nouvelle fois avec la séquence de neuf matchs sans le moindre point qui a précédé sa séquence positive actuelle.

«J'aime jouer et marquer des buts. Mais pour y arriver, je dois jouer beaucoup», a plaidé Kostitsyn après la rencontre de samedi. Une rare rencontre au cours de laquelle on l'a vu sourire et au terme de laquelle il a hérité de la troisième étoile.

Mis au courant de cette remarque de son nébuleux attaquant, Jacques Martin a souri lui aussi pour une rare fois avant de répliquer: «Si Andrei joue toujours comme il le fait ce soir, il jouera plus souvent.»

Au centre de plusieurs rumeurs de transaction et au centre des vagues de doléances des partisans du Canadien, Kostitsyn, comme tous ses coéquipiers, sera fixé sur son avenir à court terme avec le Canadien à 15h cet après-midi, alors que le couperet tombera sur la période des transactions. À la dernière année d'un contrat de trois ans d'une valeur de 9,75 millions, Andrei Kostitsyn deviendra joueur autonome avec compensation le 1er juillet prochain.