Était-ce à cause de la longue envolée Vancouver-Montréal, à cause du décalage horaire, d'une mauvaise sortie d'Alex Auld ou des pénalités écopées en série? Allez savoir! Mais peu importe la raison, le Canadien a été incapable de bâtir sur sa victoire de mardi à Vancouver contre la meilleure équipe de la LNH et il s'est incliné 5-4 aux mains des Maple Leafs de Toronto.

Comment expliquer cette autre jambette servie par une équipe exclue des séries?

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«Ce n'est pas la position au classement qui doit servir de base de comparaison dans une ligue où toutes les équipes peuvent gagner chaque soir, mais la nature des séquences qu'elles traversent. Nous avons affronté des équipes qui étaient sur de bons élans à Edmonton et Calgary et nous avons disputé un très bon match à Vancouver pour battre une très bonne équipe», a plaidé Jacques Martin.

«Les Leafs ont disputé un gros match ce soir et les pénalités ont miné nos chances», a ajouté l'entraîneur-chef du Canadien.

Vrai que les Leafs surfent sur une bonne séquence. Leur victoire d'hier, une première cette saison au Centre Bell après des revers par blanchissage lors des deux premières escales, était leur huitième à leurs 12 derniers matchs (8-2-2). Revenus de loin, même de très loin, voilà que les Leafs ne sont qu'à quatre points des séries.

Bon départ, pénalités coûteuses

Le Canadien a pourtant bien amorcé le match. Il s'est même offert le premier but de la rencontre lorsque Jeff Halpern, bien campé devant le filet, a vu la rondelle tirée de loin par Roman Hamrlik ricocher sur lui avant de déjouer le jeune gardien James Reimer qui n'a rien vu sur le jeu.

Les réjouissances ont été de courte durée. Deux pénalités successives écopées par le capitaine Brian Gionta ont ouvert toute grande la porte aux Leafs qui ont su en profiter.

Phil Kessel, à l'aide d'un bon tir des poignets, a déjoué Alex Auld pendant la première pénalité écopée par Gionta. Il a récidivé sur la deuxième. Il a profité de l'inertie des défenseurs pour sortir du coin et déjouer Auld d'un angle fermé. Cinquante-neuf secondes plus tard, Brett Lebda, que la défensive du Canadien a laissé bêtement s'avancer de la pointe pour décocher un bon tir a doublé l'avance des Leafs. Il s'agissait d'un premier but en 86 matchs pour le défenseur torontois.

Victime de trois buts sur neuf tirs, Auld a alors été rappelé au banc. Pour une deuxième fois cette saison, Carey Price lui est venu en relève au Centre Bell.

«Après les deux premiers buts, j'ai perdu ma concentration. Je suis déçu, car je me fais un point d'honneur d'être capable de vite oublier un mauvais but. En plus, je voulais vraiment disputer un bon match ici ce soir. Je n'ai pas d'explication précise, mais je n'ai pas été à la hauteur», a convenu Auld.

Si le premier changement de gardien avait propulsé le Canadien vers une victoire de 5-4 en prolongation aux dépens des Flames de Calgary, celui d'hier n'a pas rapporté les résultats espérés.

Carey Price, avec deux ou trois très gros arrêts en fin de première, a su freiner l'hémorragie. Ses coéquipiers l'en ont remercié en marquant à leur tour deux buts de suite en attaque massive en début de deuxième. Des buts de Michael Cammalleri et James Wisniewski enfilés en 18 secondes seulement.

Sauf que les pénalités sont revenues hanter le Canadien. Pendant la présence de Wisniewski au cachot, Tyler Bozak a enfilé le premier de ses deux buts. Il a récidivé en début de troisième pour redonner une priorité de deux buts aux siens.

Max Pacioretty a ramené le Canadien dans le match en fin de troisième. Mais le Tricolore a été incapable d'orchestrer une poussée de dernière minute. À cause de la pression exercée par les Leafs, Carey Price n'a pas même pu retraiter au banc à la faveur d'un sixième attaquant.

«Nous n'avions pas nos meilleures jambes ce soir. Je crois que c'était évident. Mais nous sommes quand même revenus dans le match. Les pénalités ont toutefois été très coûteuses. Et à ce moment-ci de la saison, alors que toutes les équipes se battent avec force, on ne peut accorder autant d'occasions à nos adversaires», a indiqué Michael Cammalleri.

«Nous savions que le match serait difficile, car on revenait à la maison après une longue absence et Toronto joue bien. Les pénalités n'ont pas aidé, mais ils ont su profiter de leurs chances alors que nous en avons raté plusieurs. Les deux points à l'enjeu samedi (Caroline) deviennent alors encore plus importants», a conclu Ryan White.