Carey Price affichait son sourire du dimanche après sa performance de 37 arrêts mardi soir. Une performance étincelante qui lui a permis de savourer une première victoire, chez lui, à Vancouver, devant ses parents et amis venus assister à la rencontre, devant des milliers de partisans qui lui ont rendu un bel hommage en ovationnant sa sélection à titre de première étoile du match.

Rien à voir avec sa crise de l'année dernière lorsqu'il avait défoncé un mur du vestiaire pour évacuer sa frustration après une dégelée de 7-1.

«Disons que je me sens mieux ce soir... et que le mur est en sécurité. Après des visites difficiles - Guy Carbonneau l'avait confiné au banc à sa première escale à Vancouver avec le Canadien - la victoire de ce soir représente un grand soulagement. Mes coéquipiers étaient tous très conscients de l'importance que j'accordais à ce match en raison des liens qui me lient à cette ville. C'est chez moi ici et tu veux toujours bien faire quand tu joues devant les tiens», a commenté un Price heureux et soulagé après la partie.

«Ce n'a pas été facile, c'est vrai. Mais on savait que les Canucks formaient une grosse équipe. J'ai fait ma part devant le but, mais les gars ont offert une très grosse performance devant moi également», a poursuivi le gardien du Tricolore.

Comment expliquer que le Canadien, après des matchs ordinaires et carrément mauvais à Edmonton et Calgary, ait pu s'imposer autant contre l'équipe qui représentait le plus gros défi?

«À cause du travail, a simplement analysé Jacques Martin. Il n'y avait pas de passagers ce soir. Tous les gars étaient à leur affaire. J'ai pris un risque calculé en associant Eller avec Kostitsyn et Moen et ce trio a peut-être été notre meilleur ce soir. Nous avons demandé un effort plus intense des joueurs et aussi une attention plus marquée aux petits détails. On l'a eu ce soir avec des tirs bloqués, avec de bonnes mises en échec, avec du jeu soutenu et des replis défensifs. Il n'y a que les pénalités qui nous ont fait mal ce soir», a poursuivi l'entraîneur-chef du Canadien.

Il aurait pu ajouter les mises en jeu, que les Canucks, Ryan Kesler en tête (25 en 29, 86 %), ont largement dominées avec une efficacité combinée de 64%.

Mais il est vrai que le Canadien a porté une attention aux détails. Mené par Hal Gill (5) et Travis Moen (4) le Canadien a bloqué 22 tirs. Quinze de plus que les Canucks. Lars Eller s'est aussi signalé avec cinq des 25 mises en échec du Tricolore. Sept de plus que Vancouver.

«Ces détails font souvent la différence entre les victoires et les défaites et ce soir, après des sorties ordinaires dernièrement, nous devions rebondir et nous l'avons fait», a indiqué Moen.

Max Pacioretty, qui s'est fait voler un but en première par Roberto Luongo, expliquait après la rencontre que lui et ses coéquipiers avaient saisi le message lancer par Jacques Martin à l'entraînement lundi.

«Nous avons travaillé dur lundi. Sans que ce soit un entrainement punitif avec seulement du patin, Jacques nous a obligés à nous battre à un contre un et à gagner ces batailles. C'est comme ça que nous avons pris le contrôle en début de match. Après nos récents insuccès, il fallait que nous lancions comme quoi nous ne nous laisserions pas malmener. Il suffit de continuer», a indiqué Pacioretty.

Quant à l'éveil des Canucks dès la deuxième moitié de la première période, Pacioretty a reconnu avoir eu peur par moments.

«C'est difficile de ne pas être impressionné quand tu regardes le talent et la finesse des Sedin et des autres très bons attaquants qui jouent pour eux. On s'est rendu compte qu'il fallait resserrer la défensive et nous l'avons fait. C'est une très grosse victoire, ce soir, et nous devons nous assurer de prendre le scénario de ce soir et de le répéter lors des 21 derniers matchs de la saison, et aussi en séries.»

Bien qu'ils aient marqué le premier but du Canadien, David Desharnais, Benoit Pouliot et Ryan White n'ont effectué que quatre présences en première période. Ils ont été utilisés quatre fois en période médiane avant d'être cloués au banc en troisième.

«Ils n'ont pas joué en troisième, c'est vrai, mais ce n'est pas parce qu'ils étaient cloués au banc. C'est plutôt parce que les autres trios nous donnaient du gros hockey et que j'ai décidé d'y aller avec trois trios», a nuancé Jacques Martin.

Le principal intéressé ne réclamait aucune explication.

«Ça ne me dérange pas du tout. Les gars envoyés sur la glace faisaient du gros travail. Le match était serré, il y a eu des pénalités. Ça arrive ces choses-là. On n'a pas joué beaucoup, mais on n'était pas en pénitence. En plus, on a marqué un but dans une victoire. On a toutes les raisons d'être bien contents du match», a conclu le petit joueur de centre qui a marqué son sixième but depuis son rappel de Hamilton.