Les hivers sont traditionnellement longs et froids à Edmonton. Si dame nature s'est montrée clémente la semaine dernière offrant quelques journées ensoleillées qui ont fait monter le mercure au-dessus du point de congélation, les Oilers sont loin de faire leur part pour atténuer les contrecoups d'un très dur hiver sur la patinoire.

Limités à seulement 17 victoires, les Oilers seront évincés des séries éliminatoires pour une cinquième saison consécutive.

«C'est jamais évident de perdre, mais on semble avoir inventé des façons d'y arriver cette année. Nos unités spéciales font défauts - Les Oilers sont derniers autant en avantage qu'en désavantage numérique -- on a perdu beaucoup d'avance en troisième période et on n'a que huit victoires en 25 matchs (8-9-8) qui se sont décidés par un but», a indiqué Jean-François Jacques lors d'un entretien avec La Presse à Edmonton mercredi.

Plus difficile que prévu

Parce que la direction de l'équipe a décidé de miser sur les Taylor Hall, Jordan Eberle, Magnus Paarjavi et d'autres jeunes autour de qui on entend bâtir un avenir meilleur et un nouvel amphithéâtre dans la capitale albertaine, les partisans des Oilers s'attendaient à un hiver difficile.

Mais à ce point ?

Si la tendance se maintient, les Oilers se contenteront de 24 victoires et d'une récolte de 60 points. Des totaux qui confirmeraient la pire saison de l'histoire de cette organisation qui s'est contentée de 26 et 25 victoires et de 60 et 64 points en 1992-1993 et 1993-1994.

«Avec notre talent, on croyait vraiment faire mentir ceux qui nous plaçaient dans la cave du classement en début de saison. Mais depuis deux mois, je dois admettre que c'est pas mal difficile. On reste positif, mais on sait que la saison est perdue», a reconnu le gros attaquant qui a raté les 16 premiers matchs de la saison en raison d'une deuxième intervention chirurgicale au dos.

Ce soir, face au Canadien, les Oilers tenteront de coller deux victoires pour la première fois depuis les 2 et 4 décembre dernier.

Forts d'un triomphe aussi convaincant que surprenant de 4-1 aux dépens des Stars de Dallas, mardi, à Edmonton, les Oilers n'affichent qu'une victoire à leurs quatre derniers matchs et six seulement lors des 29 dernières rencontres (6-20-0-3) disputées depuis le 12 décembre dernier.

«J'espère avoir la chance d'affronter le Canadien», a lancé l'ailier gauche de 25 ans qui revendique trois buts et 21 minutes de pénalités en 31 matchs cette saison. J'ai sauté mon tour trop souvent à mon goût au cours des dernières semaines - dix fois cette année, dont quatre lors des sept derniers matchs - mais à l'entraînement ce matin, j'évoluais sur le 4e trio. J'espère que ça restera comme ça demain», a poursuivi le Québécois qui compte un but en carrière face au Canadien.

Rares réjouissances

Les réjouissances sont rares à Edmonton. Exception faite d'une séquence de six victoires en huit matchs (6-1-0-1) entre les 29 novembre et 10 décembre - séquence au cours de laquelle les Oilers sont venus battre le Canadien, les Sénateurs et les Maple Leafs dans l'Est - les partisans des Oilers doivent se contenter de l'éclosion de leurs jeunes surdoués pour atténuer leur déception et renouveler leur patience.

À ce chapitre, les jeunes ne déçoivent pas. Avec ses 17 buts et 34 points, Taylor Hall, le premier choix de la cuvée 2010, occupe le 4e rang des marqueurs chez les recrues derrière Jeff Skinner (21 buts, 45 points), Logan Couture (24 buts, 36 points) et Michael Grabner (25 buts, 35 points).

Premiers choix des Oilers en 2008 et 2009, Jordan Eberle (12 buts, 30 points) et Magnus Paarjavi (9 buts, 22 points) occupent les 8e et 13e places au classement des recrues.

«Malgré tout ce qu'on endure cette année, l'avenir est prometteur à Edmonton. C'est pour cette raison que j'aimerais demeurer ici. Hall a un tir incroyable, Eberle a des mains magiques et je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de joueurs aussi rapides que Paarjavi dans la Ligue. L'avenir passe par eux, et ils seront des phénomènes un jour», a conclu Jean-François Jacques.