Qu'on le veuille ou non, les Sabres étaient favoris pour gagner ce match, eux qui avaient marqué 22 buts à leurs quatre matches précédents. Avec une telle attaque, le Canadien était vulnérable avec une escouade défensive amochée. Dans les circonstances, il fallait prendre une avance rapide, ce qui a été le cas. Par la suite, il fallait espérer que Carey Price ferme la porte en multipliant les arrêts difficiles.

Or, le gardien du Canadien a été solide. Il n'a pas été en mesure de fermer complètememnt la porte, mais il a tout de même amené son équipe en fusillade. À ce stade-là de la rencontre, Price devait avoir l'avantage sur Jhonas Enroth. Mais cela n'a pas été le cas.

DOMINATION COMPLÈTE

Le Canadien a pris les devants en marquant le seul but de la première période, mais le pointage n'indique pas l'allure de l'engagement. Le chiffre des lancers (18-7) est un reflet plus fidèle de cette première portion de la rencontre. Le Canadien a profité de son avantage numérique pour ouvrir la marque et se donner un erre d'aller. Sur ce but de Max Pacioretty, on a aimé son intensité à attaquer le filet de Jhonas Enroth. Mais on retient surtout le bel effort de Roman Hamrlik pour empêcher que la rondelle ne quitte la zone offensive quelques instants plus tôt. Dans cette période, le trio de Plekanec avec Pacioretty et Brian Gionta a été menaçant tout en neutralisant le trio de Jochen Hecht, Jason Pominville et Thomas Vanek. L'unité de Desharnais, Ryan White et Benoît Pouliot a passé beaucoup de temps en zone offensive. Quant à Scott Gomez, il y est allé de quelques belles mises en scène pour Andrei Kostitsyn qui semble parfois être sur une autre planète.

ENCORE DESHARNAIS

Le Canadien a doublé son avance en deuxième période lorsque Desharnais a mis à contribution son talent de passeur pour préparer la table à la faveur de Pouliot. Malgré ce recul de deux buts, les Sabres n'ont pas abdiqué pour autant. D'ailleurs, il a fallu que Price s'affirme en quelques occasions pour corriger certaines erreurs. Ainsi, Kostitsyn a gardé la rondelle trop longtemps en territoire des Sabres aux abords de la ligne bleue. C'était une question de temps avant qu'il ne perde le précieux objet. Lorsque cela s'est produit, Pominville et Nathan Gerbe ont eu droit à une attaque en surnombre. Il a fallu que Price effectue un arrêt important. Puis, en fin de période, Yannick Weber a été puni et les Sabres en ont profité pour réduire la marque. Ce but a été la résultante de la décision de jouer à cinq arrières pendant de longs moments en deuxième période. Surtaxés, Yannick Weber et surtout Alexandre Picard deviennent vulnérables.

LES CHIFFRES DISENT QUE...

Les statistiques sont un reflet du passé, mais elles ne sont pas garantes de l'avenir. Avec une avance après 40 minutes, le Canadien a entrepris la troisième période avec une fiche de 20-1-3 tandis qu'à l'inverse les Sabres offraient un rendement de 3-19-1 avec un recul. Les parieurs n'auraient sûrement pas misé dans ce cas-là sur un match nécessitant la prolongation. Mais une mise en jeu perdue par Moen qui a remplacé Gomez, chassé, a mené au but égalisateur. C'est la seule mise en jeu que Moen a été forcé de prendre dans le match.

LE JEU DU MATCH : DAVID DESHARNAIS

Sa passe du revers à Benoit Pouliot sur le deuxième but du Canadien était tout en douceur et en précision.

LE HÉROS DU MATCH : JOCHEN HECHT

Auteur d'une passe sur le but égalisateur, il a tranché le débat en fusillade.

LE CHIFFRE DU MATCH : 300

Avec sa passe en première période, Tomas Plekanec a atteint le total de 300 points en carrière, devenant ainsi le 28e joueur originaire de la République tchèque à atteindre ce plateau.