La catastrophe a été évitée. Parce qu'ils ont battu les Oilers d'Edmonton 5-3, samedi après-midi, les Sénateurs d'Ottawa ont réussi à récolter au moins deux points au classement dans leur voyage dans l'Ouest canadien.

Cette victoire met un terme à une séquence de 11 revers consécutifs. Le record ultime de médiocrité de l'équipe -- 14 défaites, saison 1992-93 -- ne sera pas effacé.

Cette victoire a fait également beaucoup de bien à Brian Elliott. Le gardien débutant des Sénateurs pourra cesser de penser à sa séquence personnelle. Il n'avait pas gagné depuis le 26 décembre.

Cette victoire permet surtout aux Sénateurs d'éviter le pire. S'ils avaient perdu, ils auraient remplacé les Oilers dans la cave, au 30e rang du classement général.

«Il fallait juste gagner une partie. Je ne veux pas dire que cette victoire va faire tomber la pression. Il faut qu'on continue de ressentir de la pression si on veut continuer à gagner. Mais ce match va nous redonner un peu de confiance. Nous en avions vraiment besoin», a déclaré l'entraîneur-chef Cory Clouston, à la sortie du vestiaire des visiteurs de Rexall Place.

Milan Michalek et Peter Regin ont marqué les deux buts qui ont permis aux Sénateurs de sauver la face, en troisième période.

Alex Kovalev a mis un terme au suspense en complétant son doublé dans un filet désert.  Le meilleur joueur de leur équipe durant cette partie aura toutefois été Bobby Butler. La recrue a ouvert la marque avec le tout premier lancer de la partie. Il s'agissait de son tout premier but dans la LNH. Du coup, des ailes lui ont poussé dans le dos. Dangereux et efficace, il a même récolté un deuxième point. Il a préparé le but de Michalek.

Les Sénateurs ont détenu l'avance pendant exactement 54 secondes. Elliott, généreux à son tour, a permis à Andrew Cogliano de niveler la marque. Ironiquement, Cogliano fait partie du trio de joueurs que la direction des Oilers aurait envoyé à Ottawa si jamais Dany Heatley avait été prêt à poursuivre sa carrière en Alberta en 2009.

Kovalev a permis aux Sénateurs de reprendre les devants avant le premier entracte. Dustin Penner a marqué les deux autres buts des Oilers. Ça lui en fait 20 cette saison. Ironiquement, Penner fait également partie du trio de joueurs qui auraient été échangés contre Heatley. «Au fond, cette victoire nous permet juste de terminer ce voyage en beauté. Nous avons éprouvé de la difficulté dans l'adversité au cours des dernières semaines. Cette fois, nous avons résisté», estime Jason Spezza.

«Et les Oilers ne forment pas une aussi mauvaise équipe qu'on pourrait croire», a renchéri Clouston. Les esprits se sont échauffés durant une supériorité numérique des Sénateurs, au deuxième tiers. À la suite d'une rixe qui a éclaté derrière le filet des Oilers, quatre joueurs -- Jason Spezza et Milan Michalek d'un côté, Ladislav Smid et Colin Fraser de l'autre -- se sont retrouvés au banc des pénalités. Ils ont tous été chassés pendant quatre minutes pour rudesse.

Ça ne faisait que commencer. Deux minutes, une deuxième altercation a envoyé trois autres joueurs au cachot.

Tout a commencé devant le filet de Nikolaï Khabibulin. Même s'il avait perdu son casque, Chris Neil se tenait quand même debout devant le gardien adverse pour l'empêcher de bien voir la rondelle. En essayant de nettoyer l'enclave, Tom Gilbert a poussé l'agitateur des Sénateurs contre son coéquipier.

Khabibulin n'avait sans doute pas tout compris. Il a ensuite tenté de faire trébucher Neil avec son bâton. Il l'a ensuite poussé avec sa mitaine.

Onze des 12 joueurs qui se trouvaient alors sur la patinoire se sont alors massés devant son filet. Elliott voulait se joindre à la fête, mais Clouston lui a hurlé de demeurer devant son filet. «Les bagarres entre gardiens ont été nombreuses, depuis le début de la saison. Je devais être prêt», a déclaré le gardien qui souriait après le match dans le vestiaire.

Ça faisait longtemps que ça ne lui était pas arrivé. Le but de Michalek a été marqué durant une supériorité numérique. Il était temps. Les Sénateurs n'avaient pas marqué un seul but en 16 supériorités numériques, jusque-là, durant leur voyage.