En croisade depuis déjà trois ans pour réduire au minimum à défaut de pouvoir éliminer les coups dangereux portés à la tête, Patrice Bergeron assure que la situation s'améliore. Du même souffle, il convient qu'il est encore bien loin d'avoir gagné la guerre.

Il pourrait difficilement prétendre le contraire: son coéquipier Marc Savard vient de déclarer forfait pour le reste de la saison en raison d'une autre sévère commotion. Sa carrière pourrait même être compromise. Sidney Crosby ratait, mardi, une 14e partie consécutive en raison d'une commotion et les Penguins ne savent pas quand ils pourront retrouver leur capitaine. David Perron, des Blues de St. Louis, est toujours sur la touche depuis que Joe Thornton l'a atteint avec un coup d'épaule à la tête le 4 novembre dernier.

Pire encore, un autre de ses coéquipiers, Daniel Paillé, est sous le coup d'une suspension de quatre matchs en raison d'un coup dangereux et sournois à la tête asséné la semaine dernière à Raymond Sawada des Stars de Dallas.

«Il y a encore trop de coups à la tête et de commotion, mais je considère quand même qu'on s'en va dans la bonne direction», assure le centre des Bruins.

Comment justifier cet optimisme alors que les faits prétendent le contraire?

«L'attitude des gars change. Les gars parlent de plus en plus négativement de ces coups. Ils parlent des risques de commotion, des dangers qu'elles représentent, des conséquences graves qu'elles entraînent. Avant, c'était tabou dans les vestiaires. Là, on en parle. C'est bon signe», a insisté Bergeron.

À ce titre, les Bruins ont été au centre d'une controverse rarement vue dans la LNH lorsque Andrew Ferrence a dénoncé publiquement le coup porté par son coéquipier Paillé la semaine dernière.

«C'est un des signes encourageants», a convenu Bergeron. «Et si on regarde le coup qui a mis fin à la saison de Marc (Savard), ce n'était pas un coup aussi dangereux que bien d'autres. En plus, il venait de Matt Hunwick. Un ancien Bruins. Un chum. J'ai parlé à Matt. Il a parlé deux fois à "Savie". Il était tellement mal à l'aise qu'il en a eu mal au coeur. C'est ça que je veux dire quand je parle de changement d'attitude. Ça va juste prendre du temps», a poursuivi le Québécois.

Victime d'un coup par derrière qui l'a plongé dans le trou noir d'une commotion pendant plusieurs mois, Patrice Bergeron a vu sa carrière mise en péril il y a trois ans. Il ne peut donc rester insensible aux coups dont il est témoin.

«J'essaie de chasser de ma tête les mauvais souvenirs liés à mon expérience. J'essaie aussi de ne pas me laisser abattre par les coups comme celui qui a mis un terme à la saison de Marc (Savard) afin de rester bien concentré. Mais c'est difficile de voir un gars subir une commotion quand on sait tout ce qu'il aura à endurer ensuite. Il y a encore beaucoup de travail à faire, mais je demeure convaincu que la situation s'améliore», a conclu Bergeron.