Le Canadien connaît plus de succès par les temps qui courent à effacer l'avance de leurs rivaux et de remporter le match même quand ils ne marquent pas les premiers.

Mais face aux Devils du New Jersey, c'était un jeu encore plus dangereux à jouer.

«Ce n'est pas comme si l'on n'a rien fait de bon sur la glace, c'est juste que c'est difficile de se placer en déficit de deux buts face à une équipe qui joue un système aussi efficace et de revenir de l'arrière», a rappelé le défenseur Hal Gill, qui a accepté de prendre le blâme sur le premier but des Devils, inscrit à peine 72 secondes après le début du match

Sa tentative de remise à P.K. Subban derrière le filet était un peu trop molle. Dainius Zubrus est sauté dessus et a pu surprendre Carey Price.

Le but d'Ilya Kovalchuk, trois minutes plus tard, a placé le Tricolore dans une position précaire.

«Nous n'étions clairement pas là en début de match, a reconnu Brian Gionta. On a été en mesure de se remettre dans la rencontre et de se créer un peu de rythme avec un avantage numérique en première, mais ça n'a pas été suffisant.»

«C'est probablement leur troisième but qui nous a le plus fait mal», a d'ailleurs estimé Jacques Martin, qui croyait lui aussi que ses troupes s'étaient replacées dans le match en fin de première.

Gionta et Pouliot connaissent

Gionta a passé six saisons complètes au New Jersey et il est très familier avec le style éteignoir des Devils.

«C'est leur façon de jouer, qu'ils aient de l'avance dans le match ou non, a indiqué le capitaine. La différence, c'est que lorsqu'ils sont en avance, ils sont en mesure d'être encore plus patients.»

«C'est frustrant et c'est fatigant», a ajouté Benoit Pouliot à propos de ce système défensif qu'il connaît lui aussi très bien, ayant évolué sous les ordres de Jacques Lemaire avec le Wild du Minnesota.

«Face à Jacques et sa troupe, tu travailles fort et parfois il n'y a rien qui arrive, a-t-il dit. Les Devils, eux, ont profité de rondelles déviées et Price ne pouvait rien faire contre elles».

«Mais ils n'ont pas dominé et on est sorti en force en troisième période. On a simplement été incapables de mettre la rondelle au fond du filet. Ça n'a pas été un manque de travail. C'est juste que c'était très serré sur la patinoire, tout le monde était toujours dans le même paquet.»

Somme tout un bon rendement

Il a également été question du travail des arbitres dans le vestiaire après le match. Ils ont semblé ranger leur sifflet en troisième, ce qui n'a pas plu à Scott Gomez, puni pour mauvaise conduite à la suite de reproches adressés aux officiels.

Mais Jacques Martin s'est bien gardé de blâmer le travail des arbitres.

«J'aimerais que l'on travaille plus fort à forcer l'adversaire à écoper de pénalités», a-t-il cependant souligné.

Que l'on ne se leurre pas: autant l'entraîneur que les joueurs avaient l'air de cataloguer ce revers au rayon des «on ne peut pas toutes les gagner». Il ne sera pas de mauvais sang trop longtemps avec ça.

«Je ne suis pas heureux de cette défaite, mais nous avons quand même récolté six points sur une possibilité de huit cette semaine», a rappelé Martin.

«Depuis le mois de janvier, lors de nos 16 derniers matchs, il n'y en a eu que trois au cours desquels nous n'avons pas obtenu de points.»