Yannick Weber impute à une confiance enfin retrouvée le fait qu'il disputera en fin de semaine ses 11e et 12e match consécutifs, cette saison, dans l'uniforme du Canadien.

Muté à la droite de Jaroslav Spacek, le défenseur suisse ne se contente plus d'afficher une neutralité propre à son pays d'origine. Il tient à passer à l'attaque afin de garder le poste de régulier qu'il semble avoir conquis au cours des 10 derniers matchs, sa plus longue séquence active avec le Tricolore cette saison, depuis son rappel de Hamilton le 18 novembre dernier.

Bien qu'il n'ait pas marqué au cours de cette séquence, il a récolté trois passes et affiche un différentiel de +6. Des statistiques qui lui permettent de se bomber le torse. Du moins un peu...

«Je ne peux encore rien tenir pour acquis, mais je suis satisfait de la façon dont les choses se passent enfin pour moi. Mon but premier demeure le même: garder ma place au sein de l'alignement. Mais je sens que les choses commencent à tourner en ma faveur», expliquait Weber lors d'un entretien avec La Presse jeudi.

Limité à des séquences d'une, deux, trois et sept parties entrecoupées de séjours plus ou moins longs sur la galerie de presse avant d'enfin obtenir l'aval de ses entraineurs, le cinquième choix du Canadien (73e sélection) en 2007, reconnaît qu'il était alors difficile de bâtir sa confiance.

Maintenant qu'il a un poste «régulier» et surtout un partenaire régulier en Jaroslav Spacek, Weber assure qu'il est plus facile de gonfler cette confiance.

«Tout est question de confiance au hockey. Et je crois que c'est plus vrai encore lorsque tu tentes de faire le saut une fois pour toute dans la LNH. Ce l'est pour moi en tout cas. Pour bien jouer en offensive, pour être efficace en défensive, tu dois être confiant. J'ai toujours été convaincu d'avoir les outils nécessaires pour me tailler une place au sein de cette équipe. Mais encore faut-il jouer de façon à mériter cette place. Et je crois que je le fais en ce moment», a ajouté Weber.

Lorsqu'il parle de confiance, le défenseur suisse parle de sa confiance personnelle et non de celle de ses entraineurs qu'il doit acquérir.

«Tout commence par moi. Si je veux obtenir la confiance de mes coachs et obtenir le temps d'utilisation que je désire à cinq contre cinq et en avantage numérique, je dois d'abord et avant tout maximiser ma propre confiance. Si je suis confiant, le reste suivra.»

Toujours en quête d'un premier but cette saison - il affiche six passes et un différentiel de +4 après 23 parties - Weber occupe de plus en plus de place au sein de la brigade défensive. Il a même obtenu du temps d'utilisation en désavantage numérique. Pas mal pour un défenseur de petite stature qui doit composer avec la réputation d'afficher des lacunes défensives.

«On me reconnaît surtout pour mes aptitudes offensives, mais je demeure convaincu de pouvoir abattre du bon boulot en défensive également», assurait Weber qui profite de l'expérience et de la joie de vivre de Jaroslav Spacek depuis que les deux Européens ont été jumelés.

«J'ai joué avec Roman (Hamrlik) plus tôt en saison et maintenant j'ai la chance de profiter de l'expérience d'un autre bon vétéran. C'est un gros plus pour moi d'évoluer avec lui. Il a non seulement de l'expérience, mais il parle aussi beaucoup. Il distribue les conseils et les directives autant sur la patinoire que sur le banc. Et lorsque nous commettons des erreurs, il s'assure qu'on comprenne pourquoi c'est arrivé afin de ne pas la répéter et s'assure aussi que je ne me laisse pas abattre par les mauvaises présences», expliquait le jeune arrière âgé de 22 ans seulement.

L'éclosion de Weber est bien sûr reliée aux pertes à long terme d'Andrei Markov et Josh Gorges. Mais pour combler le vide laissé par ces deux arrières, Weber a dû supplanter le Québécois Alexandre Picard. Le Gatinois a suivi les 10 derniers matchs et 13 des 15 dernières parties du haut de la galerie de presse.