C'est un ancien premier choix au repêchage des Capitals, un gars qui a marqué 40 buts l'an dernier, qui récolte pratiquement un point par match depuis son entrée dans la LNH... Pourtant, on n'en entend presque jamais parler.

Que se passe-t-il avec Alexander Semin?

On le croyait prêt à revenir au jeu face au Canadien, mardi, mais il a finalement déclaré forfait pour un 10e match de suite en raison d'une blessure à la hanche.

Semin a non seulement la réputation d'un joueur qui fonctionne par séquences, mais aussi celle d'un joueur fragile. Il n'a jamais joué plus de 73 matchs dans une saison.

«Il va jouer sur mon trio s'il revient face au Canadien, nous confiait Mathieu Perreault, lundi. Il avait l'air de bien aller à l'entraînement, mais avec lui on ne sait jamais...»

Au-delà de sa fragilité, la personnalité de l'ailier de 26 ans entre aussi en ligne de compte.

À Washington, à cause d'Alexander Ovechkin, Semin n'a pas les projecteurs braqués sur lui. Et ça fait l'affaire de celui qu'un membre de l'organisation des Caps nous a décrit comme un gars «proche de la phobie sociale».

Jouer dans l'ombre d'Ovechkin devrait aider Semin, d'autant plus qu'il ne parle pas vraiment anglais et qu'il arrive à se faufiler dans le petit contingent de Russes qui évoluent à Washington.

Pourtant, malgré tout son talent, Semin n'arrive pas à s'imposer parmi l'élite de la LNH.

Il possède un lancer incroyable et des feintes capables de déculotter n'importe quel gardien. En début de saison, ses trois tours du chapeau en l'espace de 17 rencontres ont démontré quel genre de dommage il était capable d'infliger à l'adversaire.

Or, tout juste avant la pause du match des Étoiles, le DG George McPhee a annoncé qu'il prolongeait son contrat d'une année, le bonifiant à 6,7 millions, soit le même salaire que touche le centre Nicklas Backstrom.

Ce nouveau contrat mènera Semin aux portes de l'autonomie complète à l'été 2012. Comment ne pas penser que les Capitals ne veulent pas s'engager à long terme avec lui?

Un oeil sur la Russie?

Semin, remarquez, n'était pas plus chaud que son patron à l'idée de signer un contrat longue durée.

«Un pacte d'un an amène Alex à l'échéance de la convention collective, a rappelé son agent Mark Gandler. Lorsqu'on saura mieux de quoi aura l'air le prochain contrat de travail, nous pourrons prendre une décision sur un contrat à long terme.»

Gandler est le même agent qui a négocié le transfert d'Alexei Yashin dans la KHL, il y a quelques années. Pourrait-il encourager le jeune Semin, qui ne s'est jamais vraiment intégré à l'environnement de la LNH, à suivre cette voie?

Après tout, un joueur de son talent, arrivant dans la fleur de l'âge, décrocherait la lune et quelques étoiles en signant dans son pays natal!

Gandler n'a cependant pas commenté cette possibilité.

«Plus habile qu'Ovechkin»

En attendant, les Capitals peuvent difficilement ignorer un tel talent, aussi énigmatique soit-il.

«Lorsqu'on le regarde à l'entraînement, on constate qu'il est l'un des joueurs les plus habiles au monde, plus habile encore qu'Ovechkin, estime le vétéran Jason Chimera.

«Il est un excellent joueur même s'il est plutôt silencieux. Il apporte beaucoup, surtout en avantage numérique.»

Avec ses 18 buts en 39 matchs, le jeune Russe est l'un des deux seuls joueurs des Capitals (devinez qui est l'autre) à se diriger vers une saison d'au moins 20 buts. Incroyable quand on pense que sept patineurs de l'équipe ont atteint ce plateau l'an dernier...

Or, la disette offensive qu'il traversait avant de se blesser fait en sorte que Semin n'a pas marqué un seul but depuis le 28 novembre.

On repose la question: que se passe-t-il avec Alexander Semin?