L'ancien président de la LNH, John A. Ziegler, souhaite «la meilleure des chances» à la population de Québec dans ses efforts afin de faire renaître les Nordiques.

Le prédécesseur de Gil Stein, tout juste avant l'entrée en scène du commissaire Gary Bettman en 1993, s'interroge toutefois si la ville, qu'il a lui-même accueillie dans les cadres de la LNH en 1979, a les moyens de ses ambitions.

«Les amateurs de Québec ont toujours été très loyaux. Et, bien entendu, ils sont de fins connaisseurs», commence-t-il par dire, en entrevue téléphonique à La Presse Canadienne.

«La province de Québec a fourni un bon bassin de joueurs à la Ligue nationale, parmi les plus grandes vedettes. Il va de soi que les amateurs de Québec veulent ravoir une équipe. Je ne suis pas surpris de leur engouement.

«Mais la question à laquelle on devra répondre, c'est a-t-on les moyens d'en ravoir une?» affirme M. Ziegler du même souffle.

«Vous devez avoir un amphithéâtre moderne, en plus d'être capable de générer suffisamment de revenus, à part ceux aux guichets, afin d'assurer la viabilité d'une équipe de la Ligue nationale en 2011.

«Uniquement pour la construction d'un aréna, enchaîne-t-il, on parle de coûts substantiels. Vous n'avez qu'à faire l'inventaire des édifices sportifs qui ont été érigés depuis 20 ans afin de constater combien il en coûterait.»

Président de la LNH de 1977 à 1992, M. Ziegler demeure un observateur privilégié de la scène du hockey, à l'âge de presque 77 ans (le 9 février). Depuis plusieurs années, il s'acquitte de la tâche de gouverneur à temps partiel pour le compte des Blackhawks de Chicago.

Rendez-Vous '87

«On me dit que le dossier - la construction d'un nouvel amphithéâtre - progresse, souligne-t-il. Je souhaite la meilleure des chances aux gens de Québec. Je le répète: ce sont de formidables amateurs de hockey.»

M. Ziegler rappelle que la ville a été le théâtre d'un des plus prestigieux événements de l'histoire de la LNH, selon lui, soit Rendez-Vous '87.

En place et lieu du match des étoiles, l'initiative des Nordiques d'organiser une série de deux affrontements entre l'équipe de l'URSS et une sélection de joueurs de LNH a été couronnée de succès.

«Ç'avait été une grande réussite du président Marcel Aubut et de tout son personnel, souligne-t-il. La ville avait aussi superbement fait les choses. Les amateurs de hockey avaient été choyés, et je m'inclus dans le groupe.»

M. Ziegler conserve le souvenir d'amateurs qui faisaient la file par centaines à l'extérieur au centre-ville, par une température glaciale, afin d'avoir l'occasion de voir la Coupe Stanley à l'intérieur d'un minuscule local.

«Je me disais en voyant tous ces amateurs braver le froid qu'il n'y avait pas de plus bel hommage qu'on puisse rendre au sport. C'était remarquable», résume-t-il.

Dossier chaud

Le dossier du retour des Nordiques a fait jaser dans le cadre du match des étoiles à Raleigh, en Caroline du Nord, en fin de semaine.

Après avoir invité Québec à se doter d'une infrastructure adéquate avant d'évoquer un retour, il y a quelques mois, le commissaire Bettman a précisé que la LNH ne reviendrait pas obligatoirement s'installer en ville advenant effectivement qu'on construise un nouvel amphithéâtre. Il a répété que la LNH n'entretient ni le projet de déménager une équipe ni celui de procéder à une expansion.

Québec a tout de même reçu un appui de taille de la part des joueurs. Cinquante-trois pour cent des 318 répondants à un sondage mené conjointement par l'Association des joueurs de la LNH et l'émission Hockey Night in Canada, du réseau anglophone de Radio-Canada, ont choisi Québec comme la ville canadienne qui mérite le plus une équipe.

Winnipeg suit avec 25% des votes. La possibilité d'implanter une deuxième équipe à Toronto a obtenu la faveur de 16% des joueurs. Hamilton ferme la marche avec cinq pour cent des voix.