Comme son entraineur-chef et tous ses coéquipiers croisés dans le vestiaire silencieux du Canadien après le match, Hal Gill condamnait les pénalités et l'attitude adoptée par l'équipe après les deux buts encaissés en fin de première période.

«C'est inacceptable d'abandonner comme on l'a fait ce soir.

«Une avance de deux buts ne veut plus rien dire dans le hockey d'aujourd'hui pourvu qu'on ne baisse par la tête et qu'on ne cesse pas de jouer. Et c'est malheureusement ce que nous avons fait en fin de première. Ces pénalités nous ont coûté le match. C'est un fait. Elles étaient inutiles aussi. Mais nous ne pouvions nous laisser abattre comme nous l'avons fait. Ce changement d'attitude nous a coûté le troisième but et a miné nos chances de revenir dans le match. C'est ce qui me déçoit le plus ce soir. Nous avions un gros test devant nous et nous n'avons pas offert le meilleur qu'on avait à offrir. Les gars auront beaucoup de temps pour y penser», a insisté le vétéran défenseur.

Victime de trois buts en désavantage numérique - cinq en deux matchs et sept à ses quatre dernières parties - le Canadien a bousillé sept attaques massives offertes par les Flyers.

«Nous n'avons pas marqué et n'avons pas même créé d'occasions de le faire lors de nos attaques massives ce soir», a convenu Jacques Martin.

Quant à cette autre pénalité écopée pour avoir eu trop d'hommes sur la patinoire, Martin l'a imputée à un manque flagrant de concentration de la part des joueurs sur le banc.

«Les gars doivent être attentifs et suivre le jeu. On est sauté bien trop vite sur la glace. Le joueur qui s'en venait au banc était encore dans le milieu de l'action», a plaidé Jacques Martin.

Le Canadien a écopé mardi sa 9e pénalité de la saison pour avoir eu trop d'hommes sur la patinoire.

Dans la défaite, Mathieu Darche trouvait du positif bien plus dans le travail accompli à cinq contre cinq que dans le but qu'il a marqué. Son 9e de la saison. Un but qui lui permet d'atteindre un nouveau sommet personnel en carrière.

«Quand tu regardes ça, à cinq contre cinq, nous avons eu de meilleures occasions de marquer qu'eux. C'est encore l'indiscipline qui nous a coûté cher. Quant à mon but, c'est bien beau de marquer, mais j'aimerais le faire dans des causes gagnantes plus souvent. Je crois que plus de la moitié de mes buts ont été marqués dans des défaites. Je voudrais changer ça. Mais bon. On a encaissé une autre leçon sur la discipline ce soir. J'espère que les gars y penseront pendant le congé et qu'ils s'assureront de bien rester en forme pour qu'on soit prêt à reprendre l'action dès le retour de la pause», soulignait le Québécois.

David Desharnais, dont les trois buts avec le Canadien ont aussi été marqués dans le cadre de défaites, gardait confiance. «Ces buts démontrent au moins que je peux contribuer offensivement. Mais j'ai hâte moi-aussi de pouvoir célébrer dans le cadre d'une victoire.»

Victime de quatre buts des Flyers et d'une séquence du tonnerre en deuxième période au cours de laquelle les Flyers ont passé près de deux minutes à tourner autour de lui, Carey Price a encaissé la défaite froidement.

«Si tu accordes deux longs cinq contre trois à une équipe comme celle-là, c'est sûr que la rondelle aura de grosses chances de se retrouver derrière le gardien. C'est ce qui est arrivé ce soir. Quant à leur séquence, oui, j'avais l'impression d'être déjà rendu au match des étoiles. Ça donne une idée de leur talent», a plaidé Price.

Acteur principal de cette séquence, Claude Giroux l'a particulièrement appréciée. «Je crois que c'est la meilleure présence que j'ai eue dans le hockey depuis que je joue. Je dois même dire qu'à un point, j'étais à bout de souffle tellement elle a été longue. Mais c'était vraiment le fun.»