Andrei Kostitsyn, heureux chez le Canadien? Oui, c'est possible.

Croyez-le ou non, mais l'attaquant bélarusse de 25 ans semblait détendu, dimanche, après la réunion d'équipe tenue au Complexe sportif Bell de Brossard. Il a même laissé paraître un léger sourire à son entrée dans le vestiaire.

En fait, ceux qui auront vu sa réaction, après son but de samedi - son premier après une léthargie de neuf matchs - ne seront pas si surpris. Kostitsyn a alors célébré son 11e filet en 44 matchs avec une joie, une hargne et un soulagement qu'on n'avait jamais vus auparavant chez lui. C'était là un comportement qui montrait que quelque chose avait changé chez lui.

Du moins, c'est ce qu'espèrent les dirigeants - et les partisans - du Tricolore.

«J'étais content parce que ça faisait longtemps (que j'avais marqué). Je vivais beaucoup d'émotions», a expliqué Kostitsyn, un joueur reconnu pour ses saisons en dents de scie depuis qu'il s'est joint au Canadien en 2005-06.

Kostitsyn a avoué qu'il avait perdu confiance en ses moyens dernièrement. Mais sa rencontre avec Jacques Martin, vendredi, suivie de sa prestation face aux Rangers de New York, samedi, lui ont permis de refaire le plein.

«Quand tu te retrouves sur le quatrième trio et que tu n'as plus de temps de jeu sur le jeu de puissance, c'est sûr que tu te poses des questions, a affirmé Kostitsyn. (Samedi), j'ai eu droit à un peu plus de temps de jeu sur la patinoire, alors je me suis senti plus à l'aise et ç'a eu une influence sur l'ensemble de mon jeu.»

Kostitsyn a eu droit à 14:21 minutes de jeu, samedi au Centre Bell. Il n'a pas participé au jeu de puissance, sauf qu'il s'agissait d'une amélioration nette par rapport aux 10:36 minutes de l'affrontement de jeudi contre les Penguins.

Le total contre Pittsburgh était son deuxième plus bas de la saison, après les 9:55 du 31 décembre contre les Panthers de la Floride.

Kostitsyn n'a pas révélé le contenu de la réunion à huis clos avec Martin. Il a toutefois reconnu qu'elle a eu un effet positif.

«Ce qui s'est dit reste entre lui et moi. Sauf que maintenant, je suis heureux parce que j'ai parlé à l'entraîneur, je sais ce qu'il veut. Je sais ce qu'il veut que je fasse quand je vais sur la glace, a souligné celui qui a été le premier choix du Tricolore, le 10e au total, en 2003. On se comprend l'un l'autre. On est sur la même longueur d'onde.»

Et ce que veut Martin de la part du hockeyeur de six pieds et 213 livres, c'est qu'il s'implique physiquement, fonce davantage au filet et lance plus souvent. Bref, qu'il ne prenne pas 36 détours pour faire ce qu'il fait du mieux, c'est-à-dire décerner de solides mises en échec et décocher des boulets de l'enclave.

Martin a dit avoir aimé la façon dont Kostitsyn a répondu à l'appel, samedi. D'ailleurs, selon l'entraîneur, la présence du Bélarusse aux côtés de Jeff Halpern et Travis Moen permet au Canadien de miser sur un trio intéressant.

«Ça nous permet d'avoir un trio qui est solide défensivement, qui est costaud, a dit Martin. C'est un trio qui a bien joué dans nos deux matchs de la semaine contre les Rangers, alors qu'il était opposé à des joueurs qui sont grands et forts.

«C'est un trio qui est vraiment utile à notre équipe.»

L'éveil de Halpern

Cette unité est d'autant plus utile que Halpern semble avoir retrouvé ses repères, a noté Martin.

Halpern n'amasse pas les points à un rythme étonnant comme il l'avait fait en début de campagne, mais il présente un différentiel de plus-1 depuis cinq matchs après avoir affiché moins 9 lors des 11 rencontres disputées entre le 11 décembre et le 2 janvier.

«Lorsque l'équipe a eu des difficultés, il avait fait partie du groupe de joueurs qui avait connu une baisse de régime. Mais il a recommencé à nous donner du bon hockey, a souligné Martin. Il fait du bon travail en désavantage numérique, de même qu'à cinq contre cinq.»