Pendant que tout le monde avait les yeux braqués sur l'indiscipline du Canadien et sur une rare contre-performance de son infériorité numérique, mercredi, on passait sous silence le fait que, pour un 12e match de suite, l'attaque s'était montrée incapable de marquer plus de trois buts.

Lors des 28 premières rencontres de la saison, le Tricolore avait été en mesure d'inscrire quatre buts ou plus à sept reprises. Or, on n'a pas vu pareille production depuis le 16 décembre dernier, face aux Bruins de Boston.

Avant d'entamer son long voyage des Fêtes, au Colorado, le Tricolore marquait en moyenne de 2,7 buts par match. Depuis, l'équipe réussit tout juste à marquer deux buts par match, n'ayant inscrit que 24 filets en 12 rencontres.

Au bout du compte, le Tricolore végète aujourd'hui au 27e rang du circuit avec une moyenne de 2,46 buts par match. Et ça ne cesse de dégringoler...

«En début de saison, notre jeu défensif était impeccable et l'on était assez bons pour marquer trois ou quatre buts, ce qui nous permettait de gagner des matchs parce qu'on donnait rarement deux ou trois buts, a reconnu Tomas Plekanec.

«Or, on a beaucoup de misère à marquer maintenant.»

Malgré son but dans la défaite de 5-2 face aux Penguins de Pittsburgh, Plekanec connaît une baisse de régime symptomatique de ce qui se passe avec l'équipe.

Après avoir amassé 10 buts et 27 points à ses 31 premiers matchs, le centre de 28 ans a dû se contenter de deux buts et quatre mentions d'aide à ses 12 derniers.

«On fonçait davantage au filet en début de saison, on était plus affamés sur la rondelle, a poursuivi Plekanec. On affichait plus d'intensité, plus de détermination: le genre de chose dont on a besoin pour marquer des buts.»

Excédé par Kostitsyn

Bref, même si le Canadien a été en mesure de retrouver quelque peu le sentier de la victoire après son pénible voyage des Fêtes, l'offensive, elle, est portée disparue.

Certains invoqueront la perte d'Andrei Markov pour le reste de la saison, lui qui était utile en supériorité numérique.

«Markie était déjà absent à l'époque où l'on marquait des buts, donc ça ne doit pas être une excuse pour notre rendement actuel», leur répond Plekanec.

Afin de ressusciter son attaque, le Tricolore retrouverait volontiers Michael Cammalleri, qui a été forcé de rater les deux derniers matchs en raison d'un virus. Selon Nick Kypreos, du réseau Sportsnet, Cammalleri est aux prises avec un streptocoque de type A et il est loin d'être assuré de pouvoir participer au match de samedi face aux Rangers de New York.

Chose certaine, l'explosif ailier n'était pas à la rencontre d'équipe qui a remplacé l'entraînement, jeudi matin à Brossard.

Va pour Markov, va pour Cammalleri.

Mais qu'en est-il d'Andrei Kostitsyn, un ailier de longue date de Plekanec qui est en pleine santé mais dont la production est tombée au neutre depuis le 1er décembre?

«J'ai répondu tellement de fois aux questions concernant Andrei, vous pouvez reprendre une vieille cassette et la faire jouer, a répliqué Plekanec. C'est la même chose.»

On peut comprendre le centre tchèque de perdre patience avec Kostitsyn, qui est emmuré dans une léthargie d'un but et cinq points en 19 matchs.

L'ailier biélorusse joue de façon désengagée, à l'extérieur du système de Jacques Martin, et son inconstance continue de faire damner autant que son talent peut faire rêver.

Match retour face aux Rangers

Après avoir disputé deux matchs en deux jours, le Tricolore n'est donc pas allé sur la glace jeudi. Seuls Jeff Halpern et Travis Moen ont chaussé les patins durant quelques minutes.

Plekanec, le nez un brin congestionné, a parlé d'un répit salutaire.

«Ce l'est personnellement, même si je ne peux parler au nom de mes coéquipiers. Le rhume circule ces jours-ci, c'est donc une bonne chose de rester loin de la glace pour une journée.»

Le Canadien sera de retour à l'entraînement vendredi en vue du match retour face aux Rangers. Tout comme ça a été le cas face aux Penguins, mercredi, il retrouvera un adversaire qu'il a affronté il y a moins d'une semaine.

«Les Rangers savent ce qui s'est passé chez eux il y a quelques jours (le CH l'avait remporté 2-1), ils vont revenir et vont chercher à prendre leur revanche, prévoit Roman Hamrlik.

«C'est à nous d'avoir un meilleur début de match.»

Et de compter quelques buts, préférablement...