Les Penguins avaient des comptes à régler avec le Canadien. Non seulement les ont-ils réglés, mais ils se sont permis d'ajouter un peu d'intérêt en s'offrant une victoire sans équivoque de 5-2.
«C'est bon de finalement avoir une victoire contre eux», a reconnu Marc-André Fleury, qui n'avait gagné que trois fois à ses neuf dernières visites au Centre Bell.
Généreux face au Tricolore en séries éliminatoires le printemps dernier, généreux encore une fois lors du premier match de la saison entre les deux équipes, match qu'il a perdu 3-2 en accordant un vilain but à Scott Gomez, Marc-André Fleury était aux premières loges pour voir Carey Price se croiser les bras de satisfaction, jeudi dernier, après qu'il eut stoppé les cinq tirs de barrage des Penguins dans une victoire de 2-1 du Canadien.
Après une soirée relativement facile au cours de laquelle il a fait face à 22 tirs, le gardien québécois s'est permis d'imiter Price en se croisant les bras après que la sirène eut mis fin à la rencontre.
«On avait gardé cette image en tête», a convenu Kristopher Letang.
Bien qu'il ait savouré une douce revanche, Marc-André Fleury refusait de pavoiser. «C'est toujours plaisant de battre le Canadien, spécialement à Montréal. Mais en même temps, ce ne sont que deux points. En plus, je ne peux pas dire que j'ai eu beaucoup de travail. Ce soir, c'est vraiment l'attaque à cinq qui a fait la différence», a ajouté Fleury.
Quatre buts
Les Penguins ont profité de l'indiscipline du Canadien pour marquer quatre de leurs cinq buts. Un sommet pour Pittsburgh cette saison. Inversement, c'était la première fois cette saison que le Canadien accordait plus de deux buts en désavantage numérique au cours d'une même rencontre.
Après avoir joué les héros dans la victoire de jeudi dernier contre Pittsburgh avec deux buts dont celui de la victoire en fusillade et mardi, à New York, où il a marqué le but gagnant, Benoît Pouliot a placé son équipe dans le pétrin avec trois pénalités mineures écopées en zone offensive. Pouliot a aussi été impliqué dans un mauvais changement qui s'est soldé par la présence de six joueurs sur la patinoire. C'est pendant cette pénalité de banc que Jordan Staal a fait basculer le match du côté des Penguins.
Les deux équipes s'étaient jusque-là échangé deux buts: ceux d'Alex Goligoski et Tyler Kennedy pour les Penguins avec des répliques de Tomas Plekanec et David Desharnais, qui a enfilé son tout premier dans la LNH en faisant dévier un tir de la pointe de P.K. Subban. Carey Price et Marc-André Fleury s'étaient également signalés avec quelques très beaux arrêts.
Mais avec 11 secondes à faire en période médiane, après une très belle incursion de Kristopher Letang, Jaroslav Spacek a remis la rondelle, dans l'enclave, sur la lame du bâton de Jordan Staal qui a profité d'un cadeau de Price pour donner les devants aux siens.
«Kris a fait tout un jeu, mais j'ai été surpris de voir la rondelle arriver sur mon bâton. J'ai tiré le plus vite possible en direction du but et je crois que la rondelle a glissé sous son bras. J'ai été chanceux», a indiqué Jordan Staal.
Le Canadien ne s'est jamais remis de ce but. Goligoski et Kunitz, en troisième et encore en avantage numérique, ont ensuite mis le match hors de portée.
Première étoile du match, Staal a ajouté deux passes. Il s'agissait de ses premiers points en six matchs depuis son retour au jeu le 1er janvier. «La tête était là, mais le corps ne suivait pas. Je ne jouais pas si mal et je savais que ça débloquerait un moment donné», a ajouté Jordan Staal qui a fait un peu oublier l'absence de Sidney Crosby.
«Personne ne peut remplacer Sid, mais nous pouvons trouver une façon de compenser sa perte en jouant comme nous l'avons fait ce soir», a ajouté Kristopher Letang.
Auteur de trois passes, le défenseur québécois savourait lui aussi cette victoire convaincante. «Récolter trois passes dans une victoire contre le Canadien à Montréal, c'est déjà satisfaisant. Mais nous avons demandé à la Ligue de réviser le but en fin de deuxième. Si on m'accorde une aide, ce sera mon premier match de quatre points en carrière. Ça rendrait la victoire plus belle encore.»