Le premier duel Canadien-Rangers de la saison coïncide avec les retrouvailles entre James Wisniewski et Sean Avery. Fauteur de troubles par excellence dans la LNH, Avery a ajouté le nom de Wisniewski à sa liste «d'amis» le 11 octobre dernier lorsque les Rangers ont rendu visite aux Islanders à Long Island. Engagé dans une altercation verbale plutôt intense avec Avery, le nouveau défenseur du Canadien a mimé une fellation pour démontrer au porte-couleurs des Rangers tout le bien qu'il pensait de lui.

Parce que le match était disputé à Long Island, le geste aurait pu passer inaperçu. Mais avant même la fin de la rencontre, les images captées par les caméras de télé, reprises sur YouTube et par les autres membres des médias sociaux, ont fait le tour de la planète hockey, pour ne pas dire de la planète tout court. Et comme l'un des quelques spectateurs assis dans les gradins du Nassau Coliseum était le commissaire de la LNH, Gary Bettman, Wisniewski a écopé d'une suspension de deux parties.

Une suspension deux fois plus sévère que celle que les dirigeants de la Ligue avaient imposée au défenseur Nick Boynton, des Blackhawks de Chicago, pour avoir feint de trancher la gorge à un rival du Lightning de Tampa Bay lors d'un match préparatoire. Comme quoi la LNH est plus prude que pacifiste...

«Je n'avais rien planifié, c'était simplement un geste stupide que je n'aurais jamais dû faire, a admis Wisniewski. Je vais seulement sauter sur la glace et jouer aussi intensément que je le peux contre lui... mais sans aller trop loin.»

«J'ai hâte de voir ce que ça va donner demain, s'est exclamé Martin Biron lors d'un entretien avec La Presse. «Wiz» évolue au sein du premier duo de défenseurs du Canadien, je crois, et Sean fait partie de notre premier trio avec (Artem) Anisimov et (Marian) Gaborik. Je connais maintenant assez bien Sean pour savoir qu'il va certainement se servir de ce qui est arrivé au début de l'année pour tenter de faire perdre la tête à Wisniewski. Ça promet», a ajouté le gardien québécois en riant.

Bien qu'il soit francophone et fier de l'être, qu'il parle fort et longtemps lorsqu'il accorde des entrevues en français aux journalistes qu'il croise, ce qui est parfois mal perçu dans les vestiaires de la LNH, Biron jure dur comme fer ne pas avoir le moindre reproche à adresser à Avery.

«Il est très correct avec moi comme avec le reste des gars de l'équipe. C'est un gars bien plus intelligent que les gens peuvent le croire. Il joue un rôle et il le joue très bien. Mais c'est aussi un gars qui se débrouille très bien au hockey. Ce n'est pas pour rien que (John) Tortorella le place au sein du premier trio. Il récolte sa part de points en plus de donner le ton avec sa présence physique et ses interventions verbales. Samedi, à St. Louis, il a marqué le but de la victoire. Les entraîneurs lui font confiance et il l'assume très bien», a plaidé Martin Biron en parlant de son tumultueux coéquipier.

En 43 matchs cette saison, Avery a marqué deux buts et récolté 16 points. Il affiche aussi un dossier de "2. En matière de statistiques, Avery se distingue toutefois davantage avec ses 127 minutes de pénalité.