Soyez honnêtes ! Avec moins de trois minutes à jouer et un recul de deux buts, vous ne pensiez pas que le Canadien pourrait tirer les marrons du feu et signer sa première victoire de la saison à son 17e essai (1-15-1) lorsqu'il tirait de l'arrière en début de troisième période. Surtout que les Bruins de Boston, la meilleure équipe en défense de la LNH, avaient une fiche parfaite de 16-0-0 dans ces situations.

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Mais des buts de Scott Gomez en avantage numérique, Brian Gionta avec le gardien retiré et Max Pacioretty en prolongation ont valu au Canadien de rejoindre les Bruins au sommet de la division Nord-est avec une récolte de 49 points.

Techniquement, en raison de leurs deux matches en main, les Bruins sont toujours au sommet de la division tandis que le Canadien occupe le huitième rang de l'Association. Mais les hommes de Claude Julien ne se sentaient pas comme des premiers de classe après ce revers, leur troisième en autant de matchs face au Canadien cette saison.

«Lors de nos quatre derniers matches, on a effectué des remontées pour récolter sept points sur une possibilité de huit. Les Bruins dominaient 9-3 dans les chances de marquer après 40 minutes, mais on a terminé avec un avantage de 13-11 en raison de notre travail en fin de match. On a alors exercé une belle pression. On était affamé en troisième période», a déclaré Jacques Martin.

Du jeu de position

Les chances de marquer ont été rares en première période alors que les deux équipes ont obtenu peu de chances d'ouvrir la marque. Mais il aurait fallu davantage pour tromper la vigilance des deux gardiens en présence.

Benoit Pouliot a obtenu la meilleure chance tandis que Michael Cammalleri qui a quitté en deuxième période à cause d'un malaise a également eu l'occasion de mettre Tim Thomas à l'épreuve.

Chez les Bruins, Brad Marchand, Johnny Boychuk, Steven Kampfer et Shawn Thornton ont forcé Carey Price à effectuer des arrêts alors qu'ils ont profité de quelques cafouillages au niveau de la couverture en zone défensive.

Dans l'ensemble, on a eu l'impression d'assister à un match d'échecs alors que les deux formations ont pratiqué un jeu de position impeccable. On dira que le Canadien a tout de même obtenu 12 lancers contre 11 pour les Bruins. Mais plusieurs de ces tirs provenaient des zones mortes et les retours étaient inexistants.

Avantage Boston

Les Bruins ont dominé la période médiane et ils en ont profité pour se donner une priorité de 2-0 grâce aux deux buts de Patrice Bergeron, ses neuvièmes et dixièmes de la saison.

Dans cet engagement, les Bruins ont obtenu cinq chances de marquer tandis qu'ils ont limité le Canadien à une petite chance, celle de Tomas Plekanec, lors de leur seul jeu de puissance.

Bergeron a donné le signal du départ dès sa première présence lorsqu'il a lancé une rondelle sur le poteau. Mais il n'a pas raté lors de ses deux autres occasions de l'engagement.

L'attaque a démarré lorsque Alexandre Picard a commis un revirement à la faveur de Brad Marchand. Deux passes plus tard, de Marchand à Blake Wheeler à Bergeron et la lumière rouge s'allumait pour la première fois de la soirée.

Le même Picard a été incapable de protéger une rondelle derrière son filet lorsqu'il a subi la mise en échec de Marchand. Cette rondelle s'est retrouvée à la pointe gauche où Zdeno Chara a décoché un tir puissant. Bergeron était bien posté pour pousser la rondelle libre derrière Price.

La remontée

Dès le départ en troisième, Mathieu Darche, Scott Gomez et Benoit Pouliot ont donné le ton. Darche a d'ailleurs obtenu deux chances avant de voir les arbitres lui refusé un but à la suite du visionnement des reprises vidéo.

«On mettait de la pression depuis un certain moment, mais ce but refusé a semblé stimuler davantage nos joueurs», a admis Martin qui a vanté l'intensité de ses jeunes joueurs.

Malgré les efforts du Canadien, les Bruins résistaient à ces assauts répétés. Puis, Michael Ryder a écopé d'une mauvaise punition en zone offensive qui a changé le cours de la rencontre.

Lors de l'attaque massive qui a suivi, Gomez a inscrit son sixième but de la saison à l'aide d'un tir banal qui a légèrement dévié sur le patin de Zdeno Chara. Mais Thomas a mal paru sur ce jeu.

«On a mis de la pression en troisième. J'ai été chanceux sur mon but, mais je vais le prendre sans gêne. Lors de cet engagement, on a attaqué sans retenue», a souligné Gomez.

Puis, dans la dernière minute de la rencontre, Martin a retiré son gardien à la faveur d'un sixième attaquant ce qui a permis aux Gomez, Gionta, Pouliot et Pacioretty de gagner une bataille pour la rondelle le long de la rampe.

«Les gars ont gagné la bataille le long de la rampe afin de me remettre la rondelle à la pointe. J'ai alors attendu que nos joueurs se pointent au filet avant de lancer. La loi de la moyenne aurait joué contre moi si j'avais lancé de la ligne bleue sans personne pour déranger le gardien», a raconté Wisniewski.

Et, Gionta en a profité pour inscrit son 15e but de la saison lorsque la rondelle a dévié sur son patin. Les arbitres ont revu le jeu et ils n'ont pas modifié leur décision originale.

«Je n'ai jamais douté puisque je n'ai jamais poussé la rondelle avec mon patin. Sur ce jeu, il faut vanter la patience de Wisniewski. Sa feinte de tir m'a donné le temps de me rendre devant le filet», a expliqué Gionta.

Puis en prolongation, le Canadien a poursuivi sur son élan avec le but de Pacioretty, son troisième de la saison.

«La présence au filet de David (Desharnais) et la passe précise de PK (Subban) ont préparé ce but, le plus gros de ma carrière. C'est agréable de marquer un tel but dans le plus gros match de la saison», a conclu Pacioretty.

Après le but de Pacioretty, Chara, le capitaine des Bruins, a perdu son sang froid lorsque le marqueur du Canadien l'a poussé légèrement dans le dos. Et, pendant que les joueurs du Canadien célébraient, Chara tentait de s'en prendre à Pacioretty et ensuite à Gomez. Heureusement que Hal Gill a pu lui faire la prise de l'ours pour le contenir.

LE HÉROS DU MATCH: MAX PACIORETTY

À l'aide d'un tir poignet précis, il a déjoué Tim Thomas pour donner la victoire aux siens en prolongation.

LE JEU DU MATCH: MICHAEL RYDER

Avec son équipe en avance 2-0, il a écopé d'une punition en zone offensive à 16:32 de la troisième période pour enclencher la remontée du Canadien.

LE CHIFFRE DU MATCH: 3000

Pour son 3000e match à domicile dans la LNH, le Canadien a gâté ses partisans avec une victoire de 3-2 en prolongation devant une 270e salle comble consécutive.