Le Canadien s'est fait pardonner une partie de ses récents déboires en plus d'atténuer les contrecoups de l'annonce de la perte de Josh Gorges pour le reste de la saison en remportant une victoire de 2-1 en tirs de barrage aux dépens des Penguins de Pittsburgh.

Des Penguins amoindris par le forfait de dernière minute de leur capitaine et leader Sidney Crosby, rentré à Pittsburgh en compagnie de son coéquipier Matt Cooke, mais des Penguins qui trônent malgré tout au premier rang de l'Association.

Fort d'une soirée de 36 arrêts, dont cinq en tirs de barrage, Carey Price vient en tête de liste des joueurs qui ont repris du gallon auprès des amateurs. Après avoir accordé un but à Aaron Asham dès la troisième minute de la rencontre, le gardien du Canadien s'est amélioré au fil du match avant de briller en tirs de barrage. Price s'est dressé devant Kristopher Letang et Pascal Dupuis avant de voir Evgeni Malkin perdre la rondelle en tentant de le déjouer. Il s'est ensuite imposé devant Mark Letestu avant de donner la victoire en stoppant Chris Kunitz sur le dixième et dernier tir de la fusillade.

Pouliot imite Forsberg

Si Price a fait sa part à son bout de patinoire, c'est Benoît Pouliot qui a volé la vedette à l'autre bout en inscrivant le but de la victoire après que Cammalleri, Subban, Gionta et Kostitsyn eurent raté leur coup.

Auteur du seul but du Canadien en temps réglementaire, Pouliot a patiné lentement en direction du gardien Brent Johnson. À l'aide d'une feinte rendue célèbre par Peter Forsberg aux Jeux olympiques de Lillehammer en 1994, Pouliot a fait plonger Johnson sur sa droite avant de laisser la rondelle glisser lentement à sa gauche.

«Je suivais la rondelle des yeux et j'avais hâte qu'elle traverse la ligne rouge, car elle glissait vraiment lentement. J'avais dit à mes compagnons de trios (Mathieu Darche et David Desharnais) que je ferais cette feinte si Jacques (Martin) me donnait la chance d'y aller. Je l'ai effectuée trois fois dans les rangs juniors et elle a toujours fonctionné. Je la pratique aussi des fois contre Carey et elle marche toujours alors je me suis convaincu d'y aller. J'avais manqué mon coup plus tôt cette saison sur un tir de pénalité   -un arrêt de Dwayne Roloson alors avec les Islanders de New York- et je voulais me reprendre», expliquait Pouliot après la rencontre.

C'était la première fois cette saison que le Canadien prenait part à une séance de tirs de barrage. Séance qui a rehaussé de beaucoup la qualité du spectacle offert par les deux équipes jeudi soir.

French connexion

S'il a joué les héros en tir de barrage, Pouliot et ses compagnons de trios ont été les meilleurs du Canadien encore jeudi. L'excellent travail de Desharnais derrière le filet des Penguins a mené au but Pouliot à mi-chemin en deuxième période. Le 8e de la saison du Franco-ontarien, marqué sur un retour de tir de Mathieu Darche, permettait au Tricolore de niveler les chances.

«C'est le fun pour un tireur comme moi de jouer avec deux gars intelligents comme David et Mathieu. David est un mini-Gomez. Il aime contrôler la rondelle et effectuer de bonnes passes. Mathieu est toujours sur la rondelle. Je n'ai qu'à m'assurer d'être bien placé et les occasions viendront», analysait Pouliot.

Les arrêts de Price en fusillade et la victoire récoltée grâce au but de Pouliot ont fait oublier les déboires de l'attaque à cinq qui a été blanchie en cinq occasions. Le Tricolore a aussi bousillé deux grosses minutes à cinq contre trois à la suite de trois pénalités écopées en cascade par les Penguins, dont deux pour avoir tiré la rondelle dans la foule.

«On a vraiment gaspillé des chances en or lors de ces deux minutes et on a perdu le momentum après ça. Mais l'important c'est d'avoir trouvé le moyen de gagner contre une grosse équipe», a conclu la première étoile de la rencontre.

Les Penguins seront de retour au Centre Bell mercredi prochain. D'ici là, le Canadien recevra les Bruins samedi, avant de rendre visite aux Rangers, à New York, mardi.