Carey Price a donné à ses coéquipiers des victoires qu'ils ne méritaient pas toujours cette saison. Dimanche, contre Atlanta, le gardien du Canadien a privé ses coéquipiers d'une victoire qu'ils méritaient. Victime de quatre buts, dont deux plus que douteux, sur les 28 tirs qu'il a affrontés, Price a subi un revers de 4-3. Un revers encaissé en prolongation, ce qui permet au Canadien d'ajouter un point précieux au classement.

Mais un revers quand même. Un revers qui fait mal si l'on tient compte des 50 tirs - un sommet cette saison - que le Canadien a dirigés sur la cage défendue par Ondrej Pavelec. Cinquante tirs qui ont permis au Canadien de fracasser le plateau des 20 occasions de marquer.

Un revers qui a laissé un goût amer dans la bouche du gardien du Canadien. «Il a un bon tir. Il avait tout son poids derrière la rondelle et il m'a traversé», a expliqué Price lorsqu'on lui a demandé de commenter le but vainqueur. Un but marqué par Dustin Byfuglien (16e de la saison) à l'aide d'un puissant tir sur réception qui a touché l'épaule gauche de Price avant de se rendre au fond du filet. Il restait alors 1:17 à faire en prolongation et huit secondes à écouler à une pénalité écopée par P.K. Subban.

Même si elle est venue en prolongation, cette défaite est la huitième de Carey Price à ses 10 derniers départs (2-7-1). Tout un contraste avec la fiche étincelante (17-7-2) qu'il présentait avant cette glissade qui a débutée le 10 décembre dernier, à Detroit, où le Canadien avait encaissé un revers de 4-2.

«L'équipe méritait de gagner aujourd'hui. Je dois être meilleur», a d'ailleurs reconnu un gardien visiblement en furie lorsque les journalistes l'ont entouré.

«C'est bien évident que je suis en maudit. Je suis en maudit parce qu'on a perdu. Je déteste perdre. Je dois jouer mieux que je l'ai fait cet après-midi», a sèchement répondu le gardien avant de fausser compagnie aux journalistes. Si Price a contenu sa frustration devant les journalistes, il l'a laissée déborder une fois dans la section réservée aux joueurs. Le fracas entendu témoignait du fait que des poubelles écopaient ce trop-plein de frustration.

Si on peut pardonner à Price le but gagnant et le premier de la rencontre marqué par Rich Peverley sur une échappée, les deux autres soulèvent des questions. Evander Kane, étendu à la droite du gardien tout juste à l'extérieur du demi-cercle, a glissé la rondelle dans une ouverture que Price n'avait pas le droit d'offrir. Il a aussi été déjoué par Andrew Ladd d'un tir de l'enclave décoché avec 16 secondes à faire en deuxième période.

Depuis le début de la glissade amorcée à Detroit, c'était la cinquième fois que Price concédait un but dans la dernière minute d'une période.

Un signe de fatigue?

«Je ne crois pas que Carey soit fatigué. Il joue beaucoup, c'est vrai - il a disputé 36 des 40 rencontres du Tricolore - et le congé arrive à point. En janvier, nous aurons plus d'entraînements que de matchs et il pourra travailler sur sa position de base comme le faisait Patrick Roy quand j'étais avec lui au Colorado», a indiqué Jacques Martin.

Si Price se blâmait dans la défaite, Hal Gill s'est porté à sa défense: «Carey nous a donné tellement de gros matchs cette année qu'il serait injuste de le blâmer aujourd'hui. Nous devons même être meilleurs devant et autour du but. Nous ne pouvons permettre aux attaquants adverses de se rendre à lui comme ils ont pu le faire aujourd'hui. C'est particulièrement vrai pour un défenseur comme moi qui a ce genre de mandat à remplir.»

Le Canadien est revenu de l'arrière à trois reprises dans le match. Tomas Plekanec en fin de première, P.K. Subban, en attaque massive en deuxième, et Brian Gionta, sur un retour de tir avec moins de cinq minutes à faire en troisième, ont répliqué aux trois buts des Thrashers.

Mais Pavelec a eu le dernier mot. Mince consolation, le Canadien a récolté dimanche son premier point cette saison (0-15-1) alors qu'il tirait de l'arrière après deux périodes.

Victimes d'une 9e défaite en 12 matchs (3-8-1) le Canadien profite d'un congé lundi. Il s'entraînera mardi et mercredi afin de se préparer en vue de la visite, jeudi, de Sidney Crosby et des Penguins de Pittsburgh.