Cédrick Desjardins avait encore ses grosses jambières accrochées aux jambes lorsqu'il s'est levé de son casier pour se rendre près de son entraineur-chef Guy Boucher pour lui servir une belle accolade.

«Merci coach d'avoir géré ça comme tu l'as fait», que le gardien a lancé avec une sincérité évidente après sa victoire de 4-1 aux dépens du Canadien. Sa première victoire à son tout premier match en carrière dans la LNH.

La gestion dont Desjardins faisait l'éloge était le petit mensonge lancé par Guy Boucher et par son jeune gardien en matinée. Un mensonge qui laissait entendre que Dan Ellis affronterait le Canadien alors que Desjardins savait déjà qu'il serait devant le filet.

«J'espère que vous me pardonnerez, mais le coach a pris la décision de ne rien dire pour me permettre de bien me préparer. Un premier match, contre le Canadien en plus, c'était énorme à gérer. Il a voulu mettre toutes les chances de mon côté», a indiqué le gardien après sa première victoire dans la LNH.

C'est parce que le Canadien était en ville que Boucher a jonglé avec l'idée de donner le match à Desjardins ou non. Et contrairement à ce qu'on pourrait croire, l'entraîneur-chef du Lightning ne voulait pas profiter de l'escale du Tricolore pour motiver davantage son gardien.

«Si nous avions affronté n'importe quelle autre équipe, j'aurais annoncé dès hier (mercredi) que Cédrick allait jouer. J'avais peur que le fait d'affronter Montréal, en plus d'avoir à la faire dans le cadre d'un premier match, serait trop difficile à gérer. Mais Cédrick a très bien fait les choses», a poursuivi l'entraîneur québécois.

Un tir, un but... (s-t)

Desjardins a repoussé 27 des 28 tirs du Tricolore. De fait, il a repoussé les 27 derniers après avoir accordé un but inusité sur le tout premier tir auquel il a fait face dans la LNH. Un tir qui était en fait une passe que son défenseur Brett Clark a fait dévier derrière lui.

«Le match n'a pas commencé comme je l'aurais voulu. Mais après avoir accordé de ce premier but je me suis dit : ok! Il est passé. Reprends-toi et c'est ce que j'ai fait. Je suis vraiment heureux. Heureux d'avoir gagné, c'est sûr, mais aussi heureux de l'avoir fait contre le Canadien, une organisation que je respecte énormément et à qui je dois beaucoup, car c'est Montréal qui m'a donné ma première chance dans le hockey professionnel», a ajouté Desjardins.

Petite déception toutefois, Desjardins n'a pu baptiser sa carrière dans la LNH sous les yeux de ses parents.

«J'étais tellement nerveux hier (mercredi) que je n'osais pas demander au coach si je serais devant le filet. Mes parents étaient en visite et ils ont décidé de rentrer à la maison au lieu d'assister au match contre Montréal. Ils ont même eu de la difficulté à trouver des billets. C'est dommage, mais au moins, ils ont pu voir le match à RDS comme le reste de mes parents et amis.»

La tornade Stamkos (s-t)

Dans un autre coin du vestiaire du Lightning, Steven Stamkos multipliait les entrevues après une soirée de deux buts et quatre points.

Les questions portaient surtout sur la feinte qu'il a servie à Carey pour le déjouer sur un tir de pénalité en début de troisième période. Une feinte magistrale alors que le jeune joueur de centre a fait un tour entier devant Price avant de marquer dans une cage déserte.

«Je suis zéro en trois cette année en tir de barrage. Il fallait que je tente quelque chose de nouveau. Cette feinte, je l'exécute souvent lors des entrainements et elle fonctionne toujours. J'ai parlé à Martin (Raymond) et je lui ai dit que je pourrais peut-être la faire en situation de match. Il m'a donné le feu vert et je suis bien content d'avoir réussi.»

Stamkos a obtenu le 39e tir de pénalité de la saison dans la LNH. Il a marqué le 18e but.

C'était la deuxième fois cette saison que Carey Price faisait face à un tir de pénalité. Il s'était dressé devant David Booth, des Panthers de la Floride, le 30 octobre dernier au Centre Bell.

Depuis son entrée dans la LNH, Price a accordé trois buts en sept occasions. Il s'était fait déjouer par Radek Dvorak et Daniel Brière avant de céder devant Stamkos hier.

Le Canadien a profité de trois tirs de pénalité cette année. Michael Cammalleri a marqué aux dépens de Tim Thomas, des Bruins de Boston, alors que les gardiens Dwayne Roloson, des Islanders de New York, et Mike McKenna, des Devils, ont effectué des arrêts devant Benoit Pouliot et Tomas Plekanec.