Treize jours d'anxiété et d'attente ont pris fin dans un cri de joie entendu d'un océan à l'autre, en février dernier, lorsque Sidney Crosby a marqué en prolongation pour procurer au Canada la médaille la plus ardemment espérée des Jeux olympiques 2010 - l'or en hockey masculin.

C'est ce moment à Vancouver qui a fait en sorte que l'équipe olympique de hockey masculin a été nommée Équipe de l'année de La Presse Canadienne à la suite du sondage annuel effectué auprès des directeurs de l'information des médias canadiens.

«La pression du monde et de tout le pays était sur nous et nous ne devions pas les décevoir», a reconnu en entrevue le centre Jonathan Toews, qui a mené l'équipe avec huit points en sept matchs et a été proclamé le meilleur attaquant du tournoi. «De battre de très bonnes équipes en route vers la médaille d'or a été extraordinaire. Tout le monde tente de t'arrêter et toute la pression est sur toi, alors de trouver un moyen de gagner, c'est incroyable.»

Selon les cotes d'écoute, plus de 80 pour cent des Canadiens ont regardé leur équipe s'imposer 3-2 en finale contre les États-Unis, cette même équipe qui avait brisé le coeur des amateurs du pays avec un gain surprise de 5-3 pendant le tour préliminaire.

«L'équipe s'est battue malgré une énorme pression, la plus grande des attentes, de l'adversité dès le début, et elle a gagné - grâce à un travail d'équipe. Tout le monde au Canada se souviendra de l'endroit où il était à ce moment», a noté Phil Andrews du Guelph Mercury.

Équipe Canada a facilement terminé au premier rang de ce sondage avec 279 points, dont une majorité de votes de première place.

Les champions de la coupe Grey, les Alouettes de Montréal, ont pris le deuxième rang, loin derrière à 75 points, suivis de l'équipe olympique de hockey féminin à 63 points.

Alors que le Canada menait 2-1 dans le match de la médaille d'or, l'entraîneur des Américains Ron Wilson a remplacé le gardien Ryan Miller par un attaquant supplémentaire. Zach Parise a marqué pour forcer la présentation de la prolongation avec 25 secondes à faire à la troisième période.

En prolongation, Crosby s'est amené dans la zone des Américains et a envoyé la rondelle dans le coin gauche, puis il a crié «Iggy» tout en filant vers Miller. Jarome Iginla lui a refilé le disque, que Crosby a envoyé dans le filet.

Crosby a lancé son bâton et ses gants dans les airs avant d'être rejoint par ses coéquipiers, pendant que les partisans vêtus de blanc et de rouge célébraient ce but qui allait devenir un classique. La rondelle est d'ailleurs au Temple de la renommée.

Des surprises dans la formation

Durant plus d'un an, on a spéculé sur l'identité des 23 joueurs qui seraient choisis par le directeur général Steve Yzerman, l'entraîneur-chef Mike Babcock et quelques directeurs généraux de la LNH.

Il y a eu quelques surprises, dont le polyvalent centre des Bruins de Boston Patrice Bergeron, le courageux ailier des Stars de Dallas Brenden Morrow et le défenseur de 19 ans des Kings de Los Angeles Drew Doughty.

Le Canada a amorcé le tournoi olympique avec un gain facile de 8-0 contre la Norvège, mené par les trois buts d'Iginla et le doublé de Dany Heatley, qui était jumelé à ses deux compagnons de trio des Sharks de San Jose, Joe Thornton et Patrick Marleau.

Puis il y a eu un peu d'adversité: un gain 3-2 contre la Suisse, durant lequel Crosby a marqué le but gagnant en fusillade. A suivi la défaite face aux Américains. Babcock a retiré le vétéran Martin Brodeur et l'a remplacé par le favori local Roberto Luongo. Le gardien des Canucks de Vancouver a pris la relève comme numéro un pour le reste des Jeux.

À la suite de cette défaite, le Canada a dû affronter l'Allemagne en huitième de finale, pendant que les États-Unis profitaient d'un laissez-passer. Les Canadiens l'ont emporté 8-2.

Avec le recul, selon Toews, devoir jouer contre l'Allemagne s'est avéré la clé dans le processus de construction de l'équipe.

En quarts de finale, le Canada a affronté la très talentueuse formation russe, menée par Alexander Ovechkin et Evgeni Malkin, mais l'a facilement emporté 7-3.

«C'était probablement une bonne chose pour nous de perdre au premier tour contre les Américains et d'avoir à jouer un match de plus. On avait beaucoup de pression pour le match contre la Russie, mais le temps de jeu supplémentaire qu'on a eu nous a permis de nous améliorer», a raconté le capitaine des Blackhawks de Chicago.

«De connaître un match comme ça face à la Russie, c'était aussi très significatif. Ça nous a beaucoup donné confiance.»

Après une victoire de 3-2 en demi-finale face aux Slovaques - ceux-ci ont donné des sueurs froides aux Canadiens en marquant deux fois en troisième période -, le Canada a obtenu l'occasion de se venger face aux Américains, une équipe rapide et qui avait marqué beaucoup de buts au cours du tournoi.

Les États-Unis avaient également le meilleur gardien au monde à ce moment en Ryan Miller. Quant à Luongo, il avait bien joué, mais avait semblé donner un mauvais but par match.

Tout cela s'est finalement décidé avec un but en prolongation, et qui d'autre pour le marquer que le joueur canadien le plus connu, le plus médiatisé et le plus talentueux - Crosby.

«Il n'y avait pas de meilleure manière de terminer le tournoi que de le voir inscrire ce but», a dit Toews.

Les autres joueurs de l'équipe étaient les défenseurs Scott Niedermayer, qui a pris sa retraite à la fin de la saison, Dan Boyle, Chris Pronger et Shea Weber, ainsi que les attaquants Ryan Getzlaf, Rick Nash, Corey Perry, Mike Richards et Eric Staal.

Le gardien réserviste Marc-André Fleury n'a pas joué.