Les Capitals de Washington en ont plein les bottes ces jours-ci. Autour d'eux il est question de cette émission de télé-réalité à laquelle plusieurs équipes - dont le Canadien - sont heureuses d'avoir échappé.

De plus, l'attention de la LNH est portée vers le match extérieur que les Caps doivent disputer aux Penguins de Pittsburgh, le 1er janvier, et qui est actuellement menacé en raison du mauvais temps que l'on prévoit.

Mais il y a surtout le fait que les Capitals, récemment sortis d'une séquence de huit matchs sans victoire, sont méconnaissables par rapport à l'an dernier.

Leur élimination hâtive face au Canadien, le printemps dernier, les aurait-elle secoués?

«Au point de vue de notre confiance d'équipe, c'est clair que Montréal a rendu notre été misérable et qu'on l'a encore à l'esprit», a admis Bruce Boudreau à quelques heures du premier affrontement de la saison entre le Tricolore et les Capitals.

«Si le match avait eu lieu il y a une semaine, notre confiance aurait été à son plus bas. Mais on retrouve le Canadien après avoir gagné quelques matchs », s'est consolé l'entraîneur, dont le poste est de plus en plus précaire,

Qu'est-ce qui a changé depuis que le Tricolore a envoyé les Capitals en vacances prématurément?

«Il nous a fallu trouver un meilleur équilibre entre le jeu agressif que l'on pratiquait avant et un jeu défensif plus structuré, a répondu le défenseur Mike Green. Il y a des gars dont le jeu d'ensemble devait changer et devenir plus complet.

«Mais c'est une lente transition et on commence à peine à en voir les bénéfices.»

L'explication s'applique à Green lui-même, qui a sacrifié sa production afin de peaufiner son jeu défensif.

Selon l'attaquant David Steckel, les Capitals ont appris de leur élimination face au Canadien à ne plus prendre les choses pour acquis. À ne pas se mettre sur le pilote automatique durant la saison régulière.

«Cette élimination n'a pas changé la dynamique de notre équipe, sauf qu'on cultive depuis ce temps-là une certaine rancune. On sait que l'on forme une bonne équipe de saison régulière, mais que les gens vont désormais nous juger sur ce que l'on fait en séries.

«Notre approche est différente maintenant. Rien n'arrive sans raison, et ce sera tant pis pour nous si l'on n'apprend pas la leçon cette année.»

Leçon apprise?

Les Capitals peuvent bien parler de «leçons apprises» et de «jeu complet», ils semblent avoir perdu leur identité à quelque part.

Il n'y a pas de cas plus flagrant pour l'illustrer que celui d'Alexander Ovechkin.

L'explosif ailier a connu une séquence de neuf matchs sans marquer, puis a vite entamé une seconde disette de huit parties. Jusqu'ici, il n'a pas été l'ombre du joueur qu'il était par le passé.

«Notre équipe compte certains des meilleurs joueurs de la ligue et éventuellement, ces gars-là vont compter, a assuré Boudreau. Ils ne peuvent pas passer une saison complète sans redevenir ce qu'ils sont vraiment.»

Boudreau conçoit qu'il serait plus facile de relancer les Ovechkin, Backstrom et Green s'ils retrouvaient leur touche en avantage numérique.

Or, avant d'affronter le Canadien, les Capitals n'avaient marqué que trois buts à leurs 45 dernières occasions. Ovechkin n'a pas marqué avec l'avantage d'un homme en près de deux mois. Il s'est écoulé 97 avantages numériques depuis son dernier but sur le jeu de puissance!

«Ma seule frustration est de voir l'équipe perdre», a toutefois assuré la vedette des Caps.

Afin de briser la spirale négative, les Capitals comptaient sur ce match face au Tricolore pour repartir à neuf et chasser certains démons.

«C'est un match que l'on avait encerclé sur notre calendrier plus que n'importe quel autre, a expliqué le défenseur Jeff Schultz. Cette élimination nous a laissé un goût amer dans la bouche et il est temps de prendre notre revanche.»