Si le Canadien a manqué de hargne face aux Islanders de New York durant la défaite de dimanche, on peut dire qu'il s'est racheté à l'entraînement d'hier! Mises en échec, accrochages, coups de bâton... Au milieu d'un long et éprouvant voyage, on a senti les joueurs à fleur de peau.

«Ce sont des choses qui se produisent lorsque l'équipe ne gagne pas, a expliqué Jacques Martin. Il y a des joueurs qui ne sont pas satisfaits, donc c'est bon de voir ça.»

Cela faisait l'affaire de l'entraîneur de voir les joueurs se motiver eux-mêmes: inutile pour lui de sortir le fouet, il pouvait se concentrer sur les aspects techniques à corriger.

Qui s'est chargé de pimenter l'exercice? Nul autre que P.K. Subban qui, même lorsqu'il ne joue pas, trouve moyen de faire parler de lui.

Subban a eu maille à partir avec Tomas Plekanec et Maxim Lapierre, en a «picossé» quelques autres et a contribué à garder le groupe sur le qui-vive.

«C'est de l'entraînement, ce sont des luttes et c'est dur, a plaidé le défenseur recrue. Quand on fait des exercices à trois contre deux et à trois contre trois, il y a toujours des batailles devant le filet.

«On a un gros match qui s'en vient mardi (aujourd'hui) et il n'est pas question de s'asseoir et de se reposer, a ajouté Subban. Il reste trois matchs à ce voyage et il faut aller chercher des points.»

En vertu de la victoire des Bruins de Boston 3-2 en fusillade contre les Panthers en Floride, hier, le Canadien se retrouve maintenant au huitième rang dans l'Association de l'Est, six points devant les Sénateurs d'Ottawa.

Saine colère

Ce n'est pas la première fois que Subban en découd avec Plekanec. Les deux joueurs ont eu maille à partir une bonne demi-douzaine de fois à l'entraînement depuis le début de la saison. Quant à Lapierre, qui d'ordinaire retrouve sa bonhomie au lendemain d'une défaite, il était de fort mauvaise humeur. «Je vais sourire quand on va en avoir gagné cinq de suite», s'est-il contenté de dire en maugréant.

Personne n'a voulu faire de cas de ces petites escarmouches dans le vestiaire. D'abord parce que Subban a suffisamment attiré l'attention comme ça. Mais aussi parce qu'après six revers en huit matchs, ce n'est peut-être pas une mauvaise chose.

«Au contraire, c'est bon pour l'esprit d'équipe, juge Jacques Martin. Il n'y a rien de mal à être intense durant les entraînements.

«C'est sûr que je veux voir ce genre de comportement, a ajouté Martin à propos de Subban. Ça démontre qu'il veut réintégrer l'alignement et qu'il est prêt à jouer.»

Le capitaine Brian Gionta, quant à lui, a rappelé que des tensions étaient toujours susceptibles d'émerger lorsqu'une équipe s'entraîne à fond de train. «P.K. doit trouver une façon de regagner sa place, a expliqué Gionta. Quand on ne joue pas, on doit redoubler d'effort à l'entraînement.»

«Il y avait de l'intensité entre nous aujourd'hui et c'est important maintenant de transposer cette rage-là dans les matchs», a ajouté Mathieu Darche, qui a bien résumé la situation.

Gorges: présence incertaine

Après avoir aggravé face aux Islanders la blessure qu'il traîne depuis plusieurs semaines, Josh Gorges a raté l'entraînement d'hier, à l'instar de Travis Moen, toujours grippé.

Gorges ne peut plus vraiment le cacher: il est blessé au genou droit et sa démarche boiteuse nous force à nous demander s'il ne devra pas finalement déclarer forfait face aux Capitals, ce soir, afin de soigner sa blessure.

«Nous suivons la situation de près avec les thérapeutes et, pourvu que la blessure ne s'aggrave pas, il continuera à jouer», nous a confié Jacques Martin en matinée dimanche.

Or, Gorges a coincé son patin droit dans une fissure de la patinoire en début de troisième et s'est visiblement fait mal. Il a d'ailleurs quitté la rencontre pendant quelques minutes. L'organisation aurait intérêt à jouer de prudence avec lui.

Subban, on l'a vu, piaffe d'impatience de revenir au jeu. Mais sans avoir à insister davantage, l'état de santé de Gorges pourrait lui ouvrir la porte face aux Capitals.

Une décision sera prise en cours de journée quant à la participation de Gorges au match. Ce qui est déjà décidé, en revanche, c'est que Carey Price sera de retour devant le filet pour affronter Alex Ovechkin et compagnie.

La tempête de neige de la veille avait forcé le Canadien à retarder son départ pour Washington, et c'est la raison pour laquelle l'entraînement s'est déroulé au Nassau Coliseum de Long Island hier.

Le Tricolore devait mettre le cap sur Washington en milieu d'après-midi, mais on raconte que des ennuis mécaniques, et non les aléas de la météo, auraient été à l'origine d'un autre délai.

En fin de compte, le CH devait atterrir dans la capitale américaine à environ 22h30.

À tous les points de vue, ce n'est décidément pas un voyage facile...