Il fut une époque où le Canadien n'avait pas beaucoup de succès à l'occasion de son voyage annuel du temps des Fêtes.

Or, les choses ont changé, en particulier l'année dernière alors que le Tricolore avait remporté six victoires en sept matchs.

«Je ne sais pas ce qui a changé», a admis Josh Gorges à la veille du départ de l'équipe pour Denver, premier arrêt du plus long périple de la saison.

«Il s'agit surtout de reconnaître l'importance d'un tel voyage. Les gars n'ont pas d'autres distractions, ils peuvent se concentrer sur le hockey. Avec le groupe tissé serré que nous avons, c'est la raison pour laquelle ce voyage-là nous a été bénéfique.»

La saison dernière, avec tant de nouveaux visages dans la formation, le voyage des Fêtes avait permis au Canadien de trouver son identité.

«On avait eu une rencontre d'équipe assez sérieuse à ce moment-là car on avait besoin de se parler dans le blanc des yeux», s'est souvenu Michael Cammalleri, qui arbore une belle grosse cicatrice au-dessus de l'oeil gauche à la suite de son combat avec David Krejci, jeudi.

«On a alors défini nos attentes et nos objectifs, et ça a été une période importante pour notre équipe.»

D'ailleurs, c'est à partir de ce séjour à l'étranger que l'équipe a commencé à montrer une fiche gagnante. Elle n'a plus regardé en arrière par la suite...

«On était deux ou trois matchs sous la barre de ,500 avant de prendre la route, a noté Jacques Martin. Ce voyage-là - de même que celui après la pause olympique - avait été très important en raison de tous nos nouveaux joueurs et du nombre de blessés.»

Chimie et camaraderie

Pour Max Pacioretty, le séjour de sept rencontres qui s'amorce ce week-end lui offre l'occasion de se refaire une place au sein d'un groupe qui s'est beaucoup développé en son absence.

«Ça va m'être très utile de pouvoir passer un peu de temps avec les gars, a-t-il soutenu. Mais ce sera aussi être utile à toute l'équipe, qui avant de battre les Bruins avait perdu trois matchs de suite.

«Ce sera bien de pouvoir rassembler tout le groupe ensemble. Lorsqu'il y a de la camaraderie à l'extérieur de la patinoire, elle se transpose souvent sur la patinoire.»

Curieusement, Michael Cammalleri voit les choses de façon contraire.

«Les gens parlent souvent de ces voyages comme des moments propices pour développer une camaraderie, mais à mes yeux, même si ça demeure vrai, je crois que la chimie se crée d'abord et avant tout sur la patinoire, a dit le fougueux ailier. La clé, c'est de développer un sentiment de confiance l'un envers l'autre sur la glace, d'abord et avant tout.»

Retrouvailles avec O'Byrne

Pas question pour le Canadien de partir en ciblant un nombre de points à récolter en cours de route.

«Notre objectif, c'est de gagner le premier match, on ne regarde pas plus loin», a dit Cammalleri.

Ce premier match, face à l'Avalanche du Colorado, offrira au Tricolore l'occasion de renouer avec un ancien coéquipier. Le défenseur Ryan O'Byrne se porte à merveille avec sa nouvelle équipe et son ami Josh Gorges se dit excité à l'idée de le revoir et de l'affronter.

«Ce sera un peu bizarre de le voir dans un autre uniforme, a mentionné Gorges. J'ai eu la chance de lui parler et je sais qu'il va bien et qu'il joue beaucoup.

«On est content pour lui, mais on pourra être copain-copain après être allé chercher les deux points!»

Quel congé de Noël?

Il faut s'attendre à ce que Carey Price soit d'office devant le filet lors des trois rencontres précédant Noël.

«Les premiers matchs sont quand même bien espacés, a relevé Jacques Martin. On va probablement faire appel à Alex Auld dans la seconde portion du voyage...»

Puisqu'il est question de Noël, c'est bien sûr le seul accroc à ce voyage: il élimine à peu près tout congé de Noël.

«On commence la période des Fêtes sur la route, on la finit sur la route, et entre les deux, c'est comme si on avait une journée de répit avant d'être de retour au boulot, a souligné Gorges.

«Mais il n'y a rien que l'on puisse y faire. Il s'agit d'en tirer le meilleur parti.»

Et c'est en plein ce que fait Mathieu Darche.

«Après cette semaine-là, on va être tanné de se voir, donc ça va faire du bien de retourner dans nos familles! a lancé le vétéran Québécois.

«J'aime bien la température de la Floride et je ne suis pas un grand adepte du froid, mais un Noël blanc est toujours agréable. Pour mes enfants, ce sera un premier Noël en sol québécois.

«Ça va être court, mais très agréable.»