Le Canadien se devait de battre les Bruins pour stopper à trois sa séquence de défaites et entreprendre avec confiance le voyage de sept matchs qu'il s'offre en guise de «cadeau» de Noël. Il l'a fait.

Propulsé par un but de Michel Cammalleri marqué sur un tir de pénalité, relancé par une solide mise en échec de P.K. Subban, revigoré par les poings de Cammalleri qui a livré un combat en deuxième période et surtout par l'impact immédiat de Max Pacioretty qui a inscrit un but en plus d'ajouter une passe, le Canadien a battu les Bruins de Boston 4-3.

«C'est une grosse victoire. Une victoire qui était nécessaire», a convenu Michael Cammalleri après la rencontre. Une rencontre qui lui a permis de prolonger à six sa série de matchs consécutifs avec au moins un point (4 buts, 7 points).

Une rencontre qui lui a surtout permis de réaliser deux premières en carrière: un premier tir de pénalité; un premier combat.

Accroché alors qu'il filait en direction de Tim Thomas dès la première poussée du Canadien dans le match, Cammalleri s'est fait offrir un tir de pénalité par l'arbitre Bill McCreary.

Si les Bruins ont dénoncé la générosité de l'arbitre sur le jeu, Cammalleri s'est contenté de commenter son filet marqué au terme d'une cascade de cinq ou six feintes qui ont déculotté le gardien des Bruins. «Tim dansait dans son demi-cercle. J'imagine qu'il voulait me faire perdre ma concentration, mais j'ai feinté de tirer du revers avant de revenir de l'autre côté», racontait l'attaquant qui domine le Canadien avec 11 buts.

C'était le troisième tir de pénalité de la saison accordé au Canadien. Cammalleri a marqué le premier but des siens après que Tomas Plekanec et Benoit Pouliot eurent été stoppés par Mike McKenna, des Devils et Dwayne Roloson des Islanders de New York.

Il n'y a rien de surprenant à voir Cammalleri marquer des buts. Mais lorsqu'il s'est transformé en «Iron Mike», plusieurs amateurs se sont gratté la tête.

Bon! Cammalleri a invité David Krejci et non Zdeno Chara, Milan Lucic ou Shawn Thornton, mais il s'est quand même battu. Après avoir passé une vingtaine de secondes à se toiser, Krejci et Cammalleri ont échangé quelques coups. À leur arrivée au banc des pénalités, ils affichaient tous deux des coupures au visage. Comme quoi, ces deux excellents joueurs devraient se limiter au hockey...

«Je me suis souvent défendu dans les rangs juniors alors que je me faisais assaillir une fois par semaine. Je ne cherchais pas la bagarre, mais elle s'est présentée. J'étais à la fin d'une longue présence et je me suis assuré de retrouver un peu mon souffle avant d'entreprendre le combat», a raconté Cammalleri au rythme du thème musical du film Rocky que Maxim Lapierre a fait résonner dans le vestiaire histoire de taquiner le nouvel homme-fort de l'équipe.

Et Subban?

Le fougueux défenseur a connu un meilleur match. Il a non seulement évité les revirements coûteux, mais il a soulevé la foule en fin de première période lorsqu'il a solidement mis en échec Brad Marchand à la ligne bleue du Canadien. Subban a bien calculé sa course et a complètement barré la route à son adversaire des Bruins qui a peiné à retraiter au banc. C'était la deuxième mise en échec percutante de Subban en deux matchs. Il a réservé le même sort à Daniel Carcillo, des Flyers, mercredi.

«Je n'ai jamais été reconnu pour mes coups d'épaule, mais si l'occasion se présente, je ne reculerai pas. C'est une bonne façon de donner le ton. Et si les gars des Bruins m'ont cherché ensuite, j'ai senti l'appui de tous mes coéquipiers qui avaient les Bruins à l'oeil», a lancé le jeune défenseur.

Subban a poussé un long soupir de soulagement lorsque La Presse lui a fait remarquer qu'aucun revirement coûteux n'était venu entacher sa soirée de travail.

«Je n'ai pas disputé un match parfait. Loin de là. Je me considère encore un peu en retard sur les jeux, mais quel bonheur de voir que je n'ai pas coûté de but à mon équipe ce soir. C'est un gros soulagement.»

À la gauche de Scott Gomez et Brian Gionta, Max Pacioretty a très bien fait à son deuxième match. Il a marqué en plus de préparer le but de Gionta. Maxim Lapierre a complété.

Seule ombre au tableau pour le Canadien, il a joué sur les talons en troisième. Il a obtenu son premier tir à 10:58 du dernier tiers. Milan Lucic, après des buts de Blake Wheeler et Marc Savard, a resserré le score à 4-3. Les Bruins ont bien tenté de niveler les chances mais Carey Price et le Canadien ont résisté. Ce qui leur a permis de célébrer la 19e de l'équipe, la 18e du gardien.

«C'est décevant de sortir d'ici avec un revers, mais si nous avions joué tout le match comme nous l'avons fait en troisième, nos chances de victoire auraient été meilleures», a indiqué l'entraîneur-chef Claude Julien.

Quant au tir de pénalité : «Nous avons été victimes d'un jeu similaire hier (mercredi) à Buffalo et les arbitres n'ont pas sévi. On peut se plaindre, mais c'est arrivé tôt dans le match et nous avions amplement de temps pour nous reprendre», a conclu l'entraîneur-chef des Bruins qui était fort bourru après ce troisième revers consécutif de son équipe.