Pendant que ses joueurs profitaient, dimanche, d'un congé loin d'être mérité, Jacques Martin a assisté à une partie de hockey. Une autre. Perché dans les hauteurs du Copps Coliseum, à Hamilton, il a épié le coup de patin, les prises de décision, la qualité des passes, des tirs et du travail de Max Pacioretty.

Fort d'une sortie d'un but et d'une mention d'aide, Pacioretty a contribué à la victoire facile de 5-1 des Bulldogs aux dépens des Marlies de Toronto.

Plus encore, il a convaincu Jacques Martin que le Canadien serait meilleur avec lui au sein du deuxième trio. Résultat: Pacioretty sera à Brossard, aujourd'hui, pour un premier entraînement avec le grand club depuis son renvoi à Hamilton le 24 janvier dernier.

Pacioretty domine la Ligue américaine avec 17 buts en 27 matchs. Il partage le premier rang des marqueurs du circuit avec son joueur de centre David Desharnais (7 buts, 32 points) et leur ancien coéquipier Corey Locke (9 buts, 32 points). Deuxième choix du Tricolore en 2007 (22e sélection au total), Pacioretty est considéré comme le meilleur espoir de la Ligue américaine.

Ce n'est pas rien.

Limité à trois buts et 11 points en 52 rencontres l'an dernier avec le Canadien, Pacioretty doit maintenant prouver qu'il peut se tailler une place au sein des deux premiers trios du grand club. Et cette fois, pour de bon.

La porte est grande ouverte.

Travis Moen est un travailleur honnête. Mais il n'a pas sa place au sein d'un des deux premiers trios. Mathieu Darche, Maxim Lapierre, Tom Pyatt et Dustin Boyd ont le coeur gros comme le Centre Bell et sont remplis de bonnes intentions. Mais ce serait trop leur demander à eux aussi.

Si seulement Benoît Pouliot affichait plus de confiance en ses moyens et plus de hargne au travail. Il pourrait relever ce défi au lieu de sembler se complaire dans un rôle de soutien qui n'est pas à la hauteur de son potentiel et de son talent.

D'où la visite de Jacques Martin à Hamilton dimanche et le rappel de Pacioretty qui a suivi.

Max Pacioretty offre au Canadien une solution facile et économique pour combler le gouffre sur le flanc droit du deuxième trio. Les Bulldogs doivent maintenant faire leur deuil du gros attaquant. Comme ils doivent oublier Yannick Weber.

Weber meilleur que Subban?

Il faut croire que les bancs d'école ne sont pas faits pour P.K. Subban. Car depuis son retour au jeu, il semble évident que le défenseur n'a pas appris grand-chose durant son séjour de formation de trois matchs passés sur la galerie de presse.

De son propre aveu, Subban a connu un match difficile vendredi, à Detroit. La rencontre de samedi, à Toronto, a été tout aussi ardue. Pas question ici de clouer le défenseur au pilori. Ces fluctuations font partie intégrante de l'évolution d'un jeune joueur. Comme un retrait préventif de la formation de temps en temps. Surtout lorsqu'on compare son rendement actuel et celui de Yannick Weber - et non le talent brut ou une projection sur les carrières qu'auront les deux jeunes -, il est permis de se demander si Weber offre un meilleur rendement et des performances plus soutenues au Canadien que Subban. Surtout que la réponse est oui!

Ça devrait patiner

Malgré deux revers consécutifs, vendredi et samedi, Brian Gionta et ses coéquipiers ont quand même eu congé dimanche. Grand bien leur fasse. Ils sont d'ailleurs bien mieux d'en avoir profité. Car lundi matin, au centre d'entraînement de Brossard, ils risquent de payer chèrement leur inertie du week-end.

Non! Les deux points perdus à Detroit et les deux autres gaspillés contre un adversaire misérable à Toronto n'entraîneront pas le Canadien vers la cave du classement dans l'Est.

Même qu'à ce moment-ci, en pleine saison, il est normal - à ne pas confondre avec acceptable - qu'une équipe se contente d'avancer sur son erre d'allée plutôt que de foncer la pédale au plancher.

C'est là que l'entraîneur entre en scène. C'est là qu'il doit sonner le réveil afin d'éviter que le relâchement «normal» se transforme en sommeil profond.

Avis aux intéressés: le réveil devrait sonner ce matin...