Brian Gionta avait raison: la blessure à Scott Gomez est somme toute mineure. Mais Gomez veut s'assurer qu'elle ne se transformera pas en quelque chose de plus grave.

Gomez, qui accompagne l'équipe pour les deux matchs en 24 heures qu'elle disputera vendredi et samedi, est venu rencontrer les médias alors que certains coéquipiers étaient encore au gymnase, jeudi midi, peu avant l'envolée vers Detroit.

Le centre américain a confié s'être blessé au bas du corps lorsqu'il est entré en contact avec la jambe d'un joueur des Sénateurs d'Ottawa, en première période du match de mardi.

Depuis, il est en mode préventif. Il apparaît assez clair qu'il ne veut rien précipiter.

«Je suis revenu sur la glace pour mettre la blessure à l'épreuve en deuxième, mais il faut s'assurer qu'une absence de deux jours ne devienne pas deux mois. Il faut prendre ses précautions.

«Cela fait deux jours que je n'ai pas patiné et que je subis des traitements. C'est vraiment en patinant de nouveau que je saurai mieux à quoi m'en tenir.»

Gomez prendra donc une décision au terme de l'entraînement matinal vendredi. S'il se dit bien conscient qu'un athlète doit jouer en dépit de la douleur, «il y a certaines situations où tu serais idiot de continuer de jouer», a-t-il mentionné, tout en convenant que les séries éliminatoires constituaient un cas à part.

Le centre de 30 ans n'a pas voulu préciser où il était blessé, mais sachant qu'il a dû s'absenter pour quatre matchs l'an dernier en raison d'une blessure à l'aine, on a sourcillé lorsqu'il a dit: «J'ai un assez gros bas du corps, il ressort un peu plus...»

Gomez disputait un bon match face aux Sénateurs et avait marqué dans les deux rencontres précédentes. Les choses semblaient enfin se replacer pour lui. Cette blessure survient donc à un moment qui doit le laisser perplexe...

«Disons que je me secoue la tête assez souvent depuis le début de la saison. C'est l'une de ces années... Mais il faut que je continue de travailler fort.

«Ça a été plaisant de marquer dans deux matchs de suite et si je suis en mesure de revenir au jeu demain soir, j'espère reprendre là où j'ai laissé.»

Une quatrième de suite pour Subban?

L'état de santé de Gomez aura un impact sur la formation du Tricolore, vendredi face aux Red Wings.

C'est la raison pour laquelle Jacques Martin a refusé de se compromettre quant à la participation de P.K. Subban au prochain match.

«Il n'y a qu'une dizaine de joueurs dans la ligue qui ont 21 ans ou moins et qui ont joué plus de dix matchs cette saison, a répété Martin. C'est un privilège de jouer et il y a des responsabilités qui y sont rattachées.

«C'est important de bien comprendre les attentes, les valeurs de l'équipe et tout ce qui est rattaché au fait d'être un professionnel», a-t-il plus tard ajouté en répondant à une autre question.

Le dossier Subban est embêtant pour Jacques Martin. D'abord, parce qu'il doit justifier un peu plus à chaque jour les raisons qui le motivent à retrancher le défenseur recrue.

Mais surtout, parce qu'il comprend mieux, de match en match, ce qu'il a sous la main en Yannick Weber.

«Ça nous permet d'évaluer Weber, ce qui est d'autant plus utile à la suite de la blessure à Andrei Markov, a convenu l'entraîneur.

«Weber avait eu un bon camp d'entraînement, il était dominant en début d'année à Hamilton et c'est important pour nous de savoir où il se situe au sein de l'organisation et de savoir s'il est prêt à jouer dans la LNH. Car nous devons être confiant, lorsqu'on l'envoie dans la mêlée, qu'il pourra faire le travail.»

Jusqu'ici, Martin se dit très heureux des performances du défenseur suisse. Il a souligné ses progrès dans son propre territoire et dans sa capacité à contenir les gros attaquants adverses.

Quant à Weber lui-même, il espère bien être dans la formation face aux Red Wings, d'autant plus qu'il pourrait affronter un joueur qu'il a souvent eu à l'oeil dans les dernières années.

«Brian Rafalski n'est pas très grand, ce n'est pas le plus costaud défenseur, mais il est l'un des meilleurs défenseurs de la ligue, a rappelé Weber.

«Quand je jouais à Kitchener, dans le junior, les entraîneurs me suggéraient de m'inspirer de joueurs comme Dan Boyle et lui.»

C'est Carey Price qui sera devant le filet du Canadien face aux Wings, mais Jacques Martin n'a encore pris aucune décision en prévision du match de samedi soir à Toronto.