Jonathan Bernier poursuivra-t-il la tradition d'excellence des gardiens québécois contre le Canadien au Centre Bell? C'est ce que souhaite l'entraîneur des Kings de Los Angeles, Terry Murray, en misant sur le jeune Lavallois devant le filet, mercredi.

«C'est Montréal, il est chez lui, a expliqué Murray, mardi. J'ai toujours estimé que les joueurs qui reviennent jouer dans leur patelin sont gonflés à bloc, motivés à l'idée de performer devant les membres de leur famille et leurs amis. Pour bien le connaître, je sais qu'il va bien réagir face au défi.»

Il fallait voir la brillance dans les yeux de Bernier, après la séance d'entraînement des Kings à Brossard, afin de réaliser combien il est fébrile.

«Ça va être incroyable, a-t-il affirmé, en arborant un large sourire. Ça fait longtemps que j'attends ce moment-là. Je ne dois pas m'imposer de pression additionnelle. Je devrai tenter de jouer comme je peux le faire. Je vais me nourrir de l'énergie positive de ma famille et de mes amis qui vont assister nombreux au match.»

Bernier, âgé de 22 ans, a précisé qu'il pourra compter sur le soutien d'une soixantaine d'admirateurs.

Le gardien recrue, substitut de l'Américain Jonathan Quick, a soutenu que les choses se déroulaient bien pour lui, même si les résultats ne sont pas probants.

En six matchs, il montre une fiche de 2-4, avec une moyenne de buts accordés par match de 3,18 et un taux d'efficacité tirs-arrêts de 89,1 pour cent.

«Je me sens bien, mais si les victoires sont difficiles à venir. Je suis victime de malchance. Je redouble d'ardeur et mes efforts devraient finir par être récompensés.»

Un peu comme Price

Premier choix des Kings en 2006, 11e au total, Bernier a connu un parcours parsemé d'embûches, un peu semblable à celui de Carey Price du Canadien, repêché un an plus tôt. Il se dit qu'il y a de l'espoir, en voyant Price multiplier les prouesses cette saison.

«Je suis satisfait de ma progression, a-t-il mentionné. J'ai connu des hauts et des bas à ma première saison dans la Ligue américaine, il y a deux ans. Price, lui, les a connus dans la Ligue nationale. Si tu peux passer au travers, tu en sors grandi c'est sûr.»

Après avoir disputé 54 et 58 matchs chez les Monarchs de Manchester, ces deux dernières saisons, Bernier doit apprivoiser le rôle de second violon dans la LNH. Quick, âgé de 26 ans, est indéniablement le gardien de confiance des Kings, avec un dossier de 11-3, une moyenne de 1,90 et un taux d'efficacité de 93,1 pour cent.

«J'essaie de trouver mes repères comme numéro deux. Psychologiquement, c'est très différent.»

Murray a souligné que l'aspect psychologique est ce que Bernier a le plus amélioré dans les rangs mineurs, particulièrement la saison dernière.

«Il a fait des pas de géant, la saison dernière, a-t-il affirmé. Il a beaucoup appris au chapitre des habitudes de travail. Je ne doute pas que notre entraîneur des gardiens, Bill Ranford, ait fait de l'excellent travail avec lui sur le plan technique, mais Jonathan a surtout appris comment devenir un professionnel. Gérer son horaire quand on doit jouer trois matchs en autant de jours, ou quatre en l'espace de cinq jours, c'est très différent dans les rangs professionnels que chez les juniors.»