C'est une défaite que l'on pouvait presque voir venir.

Deux jours après un affrontement émotif face aux Flyers de Philadelphie, face à une équipe qui remporte ses matchs en éreintant l'adversaire, le Canadien a été empêtré par les cols bleus des Predators de Nashville.

Et dans le vestiaire, il y avait cette frustration d'être tombé dans le panneau malgré les drapeaux rouges.

«Nous n'étions pas là, a admis Brian Gionta. Nous n'avions pas de synchronisme, nos passes manquaient de précision et nous avons perdu trop de batailles.»

Jacques Martin a fait un constat semblable.

«Les Predators étaient plus déterminés que nous, a dit l'entraîneur. Il aurait fallu qu'on aille au filet et qu'on provoque des retours ou des déviations, car leur gardien (Pekka Rinne) excelle à bloquer les premiers tirs.

«C'est une défaite qui me dérange parce que nous n'avons pas été bons comme nous aurions dû l'être. Je suis prêt à accepter des défaites lorsque l'effort est là, mais nous n'étions simplement pas assez bons pour gagner ce soir.»

Il y a de ces matchs où le moteur semble tourner à vide, où toutes les initiatives pour se créer un rythme tombent à plat. Et ces choses-là se sentent sur un banc...

«C'est ce qu'il y a de plus difficile, a indiqué Hal Gill à ce sujet. On voulait mettre des choses en branle, mais pour une raison que j'ignore, nous étions incapables d'y arriver.

«Or, il ne faut pas laisser cette inertie prendre le dessus. Si on commence à se sentir léthargiques sur le banc, il faut trouver le moyen de s'en sortir.»

La consolation

S'il y a une (mince) consolation à tirer de cette défaite, c'est que le jeune Lars Eller a disputé l'un de ses bons matchs cette saison.

Son trio est celui qui a été le plus menaçant. Sinon le seul à être menaçant!

«Ce n'est pas juste ce soir, je crois que cela fait quelque temps déjà que nous jouons du bon hockey, a affirmé Eller. On crée des chances de marquer et je suis confiant qu'on va marquer tôt ou tard.»

Mais une bonne performance de son trio n'était pas suffisante pour faire sourire le jeune Danois après ce revers sans équivoque.

«Nous avons besoin de nos quatre trios pour gagner des matchs, a-t-il déploré. Ça ne suffit pas que Carey soit bon ou qu'un trio s'illustre. Il nous faut tout le monde. »

Jacques Martin n'était pas d'humeur à lancer des fleurs à qui que ce soit, et s'est servi d'une question concernant Eller pour montrer du doigt ses meilleurs joueurs.

«Nos joueurs de soutien ont fait le travail, ce sont plutôt nos meilleurs joueurs qui n'ont pas répondu à l'appel.

«On n'a qu'à regarder les différentiels sur la feuille de pointage...»

Les statistiques rappellent en effet que Roman Hamrlik, Tomas Plekanec et Michael Cammalleri étaient sur la patinoire pour les trois buts des visiteurs. «Parfois, des équipes victorieuses retournent au vestiaire en disant: 'wow, quelle opposition ils nous ont donnée, leur vitesse nous débordait, ils étaient intenses en échec-avant'», a dit Cammalleri.

«Je ne pense pas que les Predators se disent cela ce soir.»