À entendre parler certains membres des Predators de Nashville, hier avant le match face au Canadien, on avait peine à croire qu'ils parlaient bel et bien de Sergei Kostitsyn. L'entraîneur Barry Trotz a décrit un gars sans histoire. Jean-Pierre Dumont a parlé d'un gars qui n'a pas peur du travail.

Ils parlaient bien du Sergei Kostitsyn que l'on a connu? Faut croire que oui.

Kostitsyn, échangé en juin en retour des droits sur Dustin Boyd et Dan Ellis, ne connaît pas un début de saison de rêve avec les Preds (seulement trois points à ses 12 premiers matchs cette saison), mais l'entraîneur Trotz n'a pas perdu confiance en lui.

«Il ne faut pas oublier qu'il s'est cassé un orteil pendant le camp d'entraînement, a-t-il expliqué. Alors, je n'ai pas été en mesure de constater ce qu'il peut vraiment nous apporter. Mais je n'ai eu aucun problème avec lui, ni sur la glace, ni à l'extérieur de la glace.»

Dans ce cas-ci, Barry Trotz voit grand. Selon lui, Sergei Kostitsyn pourrait jouer dans l'un des deux premiers trios de son club, en plus de s'élancer au sein des unités spéciales.

«Il joue pour le moment avec un trio défensif, on veut encore travailler sur certains aspects de son jeu, a ajouté l'entraîneur. Il a du talent, évidemment, et on espère pouvoir travailler là-dessus avec lui.»

Le principal intéressé? Dur de savoir ce qu'il pense vraiment. Sergei Kostitsyn a beau porter un maillot différent, il demeure ce type un peu vague, dur à suivre, qui n'est pas le plus fin des interlocuteurs sur la planète LNH. Autrement dit, le frère n'aime pas trop parler. On ajoute la barrière de la langue - son anglais est parfois dur à saisir - et on se retrouve avec un joueur qu'on peine à bien comprendre.

On a quand même fini par savoir qu'il aime bien sa nouvelle ville. Et sa nouvelle vie.

«Ce n'est pas comme à Montréal, a-t-il expliqué. J'aime ça. On peut marcher dans la rue et personne ne vient nous déranger. Montréal, c'était correct pour moi, j'aimais ça, mais c'est beaucoup plus tranquille, à Nashville.»

De toute évidence, ce déménagement dans la ville du country lui a fait du bien. «C'est un nouveau départ pour moi. Les gars de l'équipe sont incroyables. Je suis confiant, je pense que plus la saison va avancer et plus je vais jouer souvent. On verra bien.»

Bouillon s'y plaît aussi

Le plus jeune des frères Kostitsyn n'est pas le seul à aimer Nashville. Francis Bouillon aussi. D'ailleurs, l'ancien défenseur du Canadien a joué plus souvent que prévu en ce début de saison.

«J'ai dû jouer 25 minutes certains soirs en raison de la blessure à Ryan Suter. Je n'ai plus 20 ans, ce n'est pas pour ça que j'ai signé mon contrat! Je devais être le troisième ou le quatrième défenseur... Récemment, je joue une vingtaine de minutes par match, et c'est mieux pour moi.»

Bouillon ne pense plus trop à son divorce acrimonieux avec le CH, survenu l'an passé. «Je l'ai pris trop personnel sur le coup, puis j'ai réalisé qu'il y a d'autres clubs que le Canadien dans cette ligue. À Nashville, c'est l'idéal, je joue mon match, personne ne me fatigue à l'extérieur de l'aréna, je peux dormir tranquille en pensant à autre chose que le match de hockey.»

Par ailleurs, un autre ancien du Canadien devrait rejoindre les Predators sous peu. L'entraîneur Barry Trotz a confirmé que l'équipe songe à rappeler l'attaquant Steve Bégin. «On a de la place pour un joueur comme lui», a-t-il fait savoir.