Le Canadien a souvent été capable du meilleur et du pire, la saison dernière. Il remportait des matchs qu'on lui accordait peu de chances de gagner contre de redoutables adversaires et il perdait des rencontres qu'il n'était pas censé échapper, face à des équipes moins coriaces.

Samedi, il sera intéressant de voir si le Tricolore évitera de tomber dans le piège que lui tendront les Hurricanes de la Caroline, dans la foulée des deux victoires impressionnantes qu'il vient de signer contre des équipes de fort calibre - les Canucks de Vancouver et les Bruins de Boston.

L'entraîneur Jacques Martin a affirmé, vendredi, ne pas craindre que ses troupiers connaissent un relâchement face aux Hurricanes (8-8), neuvièmes dans l'Est après avoir été malmenés 8-1 par les Flyers de Philadelphie, jeudi.

Les Canes ont le numéro du CH, particulièrement à Montréal, où ils ont remporté huit de leurs dix matchs de saison régulière depuis le retour du lock-out. Et les deux défaites qu'ils ont subies l'ont été en prolongation et aux tirs de barrage.

Les Eric Staal, Cam Ward, Erik Cole et Chad LaRose se sentent comme chez eux au Centre Bell.

«Je n'ai pas d'explications là-dessus, a répondu le gardien Carey Price, quand on lui a souligné la chose. Les Hurricanes sont une de ces équipes, les Panthers de la Floride en sont une autre, qui sont toujours à leur mieux à Montréal. Peut-être que la raison, c'est parce qu'elles se nourrissent de l'énergie que nos partisans dégagent dans l'amphithéâtre.»

Les Panthers ont déjà fait mal paraître le Canadien cette saison, en venant l'emporter 3-1 au Centre Bell.

Martin n'accorde aucune importance aux résultats du passé ou aux contes de «bêtes noires». Il préfère s'attarder, avec ses troupiers, sur ce que l'équipe doit faire afin de connaître du succès.

«On doit mettre l'accent sur les choses qu'on contrôle parce qu'on a aucun contrôle sur ce que les Hurricanes vont faire. Nous, on s'attend à ce qu'ils nous offrent une solide opposition après avoir encaissé une défaite humiliante. Ce sera à nous d'être prêts au chapitre de l'exécution et de l'intensité.

«Nous devons comprendre qu'à chacun des matchs, a-t-il ajouté plus tard, peu importe l'identité de nos adversaires, c'est la façon que nous allons jouer ainsi que le sens d'engagement et de détermination que nous afficherons qui feront foi de tout.»

Martin a refusé de l'admettre, mais le grand danger qui guette le Canadien, c'est de trop faire dans la dentelle. L'ailier Mathieu Darche l'a souligné, lui.

«On a du succès parce qu'on s'en tient à de jeux simples, a-t-il fait remarquer. On doit continuer de le faire contre des équipes ayant de moins bonnes fiches, et éviter de commencer à tenter des jeux fantaisistes. Nous avons fait du bon travail à ce chapitre jusqu'à maintenant, à l'exception de quelques matchs.»

Maxim Lapierre a assuré que le Tricolore avait retenu les leçons du passé.

«On sait qu'ils vont sortir forts, a argué l'attaquant natif de Repentigny. Ce sera à nous d'ébranler leur confiance dès le début du match. Peu importe l'équipe qu'on affronte, nous devons toujours nous concentrer sur notre jeu, pas celui de nos adversaires», a-t-il résumé en faisant écho à la philosophie de Martin.