L'absence de Pat Burns sur les marches menant au Temple de la renommée du hockey faisait jaser autant, lundi, à Toronto, que l'accession des nouveaux intronisés : Dino Cicarrelli, Angela James, Cammi Granato, Jim Devellano et D.K. Seaman le premier propriétaire des Flames de Calgary.

Toutes les personnes interrogées hier affichaient une incrédulité quant au rejet de la candidature de Burns lors du dernier scrutin.

«Je ne comprends toujours pas ce qui s'est produit», a lancé Pat Quinn, un membre du Temple de la renommée et du comité de sélection qui a écarté la candidature de l'ancien entraineur-chef du Canadien, des Maple Leafs, des Bruins et des Devils du New Jersey avec qui il a gagné la coupe Stanley en 2003.

«Dans ma tête, Pat a une place assurée au Temple de la renommée. Et tant qu'à le faire entrer un jour, je me disais qu'il était tout indiqué de lui donner la chance de profiter de son accession. Car cela demeure un grand moment dans la vie et la carrière d'un joueur ou d'un bâtisseur», a ajouté Quinn croisé par La Presse à Toronto hier.

Composé de 18 personnes, ce comité a débattu et voté sur la candidature de Burns. Comme le stipulent les règles régissant l'accession des joueurs et des bâtisseurs, les candidats doivent recevoir 14 votes favorables pour être admis. Cela veut donc dire qu'au moins cinq membres n'ont pas voté pour le seul entraineur-chef de l'histoire de la LNH à avoir remporté trois trophées Jack Adams, avec trois équipes différentes.

«Nous ne recevons pas le résultat du vote final. Je ne peux donc pas savoir combien de votes il manquait à Pat. Mais je peux dire avec tout le respect que je voue aux autres membres du comité et au Temple de la renommée que c'est injuste. Pat répond à tous les critères. Il représente un choix évident. Et dans les circonstances actuelles, je ne me fais toujours pas à l'idée qu'on ait pu mettre de côté sa candidature», a souligné Mike Gartner, qui a joué pour Burns, dans l'uniforme des Maple Leafs de Toronto.

«Ne me relance pas sur ce sujet. Cette décision m'irrite encore», a ajouté le collègue Eric Duhatschek, du Calgary Herald, qui occupe une place au sein du comité.

En plus de soulever la coupe Stanley, Pat Burns s'est rendu deux fois en grande finale - il a vu la coupe lui filer au bout des doigts en 1989 lorsque les Flames de Calgary ont battu le Canadien en finale - et à trois finales d'Association - Los Angeles a éliminé Toronto avant de perdre en finale de la coupe Stanley contre Montréal en 1993 - en plus d'être l'un des 16 entraîneurs comptant au moins 1000 matchs dans la LNH. Lindy Ruff, des Sabres de Buffalo, se joindra à ce groupe sélect mercredi.

La lutte courageuse qu'il livre au cancer qui le mine depuis quelques années militait aussi en faveur de son accession au Temple.

«Je me demande si cette damnée maladie ne lui a pas plus nui qu'autre chose. Certains membres du comité ont peut-être craint qu'un vote favorable aurait été analysé comme un geste de sympathie à son endroit. Sauf que cela n'a rien à voir. Pat a gagné la coupe Stanley et revendique 500 victoires. Deux exploits suffisants pour être admis à mes yeux. Mais n'ayez crainte, Pat sera admis un jour. C'est certain», a analysé à son tour Scotty Bowman.

Le fait que le premier propriétaire des Flames ait été honoré de façon posthume a ajouté à l'incrédulité générale dans le dossier. «On aurait facilement pu honorer Pat de son vivant et revenir plus tard avec «Doc» Seaman. Il mérite lui aussi sa place au Temple, mais n'a pas de contrainte de temps», a ajouté un observateur proche du dossier qui a refusé d'être identifié.

James Gregory et Pat Quinn coprésident ce comité de sélection. Outre messieurs Bowman, Duhatschek, Gartnet et Quinn, on y retrouve également Dave Branch, Colin Campbell, John Davidson, Jan-Ake Edvinson, Mike Emrick, Michael Farber, Dick Irwin, Lanny McDonald, Yvon Pedneault, Serge Savard, Harry Sinden, Peter Stastny et Bill Torrey.