En perdant Boyd, le CH gagnerait de la marge de manoeuvre

Que peut faire le Canadien lorsqu'il souhaite apporter des changements à sa formation de 23 joueurs? Seulement trois patineurs peuvent retourner à Hamilton sans passer le ballottage, soit les recrues P.K. Subban et Lars Eller ainsi que le défenseur Alexandre Picard.

Subban est dans la LNH pour y rester, Eller a encore du temps pour se mettre en marche, et Picard en a suffisamment montré pour que le Canadien lui dise de se chercher un appartement à Montréal.

Bref, avec 23 hommes en santé, le Tricolore ne pouvait modifier sa formation sans céder un joueur au ballottage. Les 12 contrats à sens uniques consentis à des attaquants ont limité le champ d'action de Pierre Gauthier.

C'est pour échapper à cette impasse que le DG a offert l'attaquant Dustin Boyd aux autres équipes, lundi.

Le Manitobain de 24 ans a inscrit un but et affiché un différentiel de -6 en neuf rencontres. Il saura mardi midi si une autre équipe a réclamé ses services.

Obtenu dans la transaction ayant envoyé Sergei Kostitsyn à Nashville, c'est à titre de joueur autonome que Boyd a signé durant l'été un contrat d'un an d'une valeur de 650 000$.

À ce prix-là, il peut constituer une option valable pour une formation en manque d'attaquants.

« Je n'avais pas vu la chose sous cet angle », nous a dit Boyd, qui a appris la nouvelle tout juste après l'entraînement du CH.

« Je souhaite de ne pas être réclamé et de demeurer un joueur du Canadien, a-t-il ajouté. J'ai eu des hauts et des bas depuis le début de la saison.

J'ai manqué de constance et c'est quelque chose sur quoi je dois travailler.»

La place à un jeune ou à Guerin?

Dustin Boyd, qui s'est dit étonné de la décision de ses patrons, a peiné à trouver un rôle spécifique chez le Tricolore. En étant offert aux autres formations, son rôle pourrait maintenant être de donner à Gauthier de la liberté de mouvement.

Car si ce dernier parvient à remplacer Boyd par un jeune joueur muni d'un contrat à deux volets, l'équipe aura dorénavant plus de flexibilité dans ses mouvements de rappels et de renvois dans les mineures.

Mais il y a une autre avenue possible.

Car avec 650 000$ de plus à sa disposition, le Canadien aurait alors la marge de manoeuvre nécessaire pour ajouter un joueur autonome comme Bill Guerin à sa formation.

Or, selon nos informations, il n'y a pas eu de pourparlers récents entre le Tricolore et le vétéran ailier, qui fête ses 40 ans mardi.

Boyd avant O'Byrne

Jacques Martin ne veut pas relier la mise au ballottage de Dustin Boyd au rappel possible d'un attaquant des Bulldogs de Hamilton.

« Il ne faut pas tirer trop de conclusions », a fait remarquer l'entraîneur aux journalistes qui cherchaient à savoir si cette décision était un prélude au rappel de Ryan White ou Max Pacioretty.

« Boyd est encore avec nous. On verra l'intérêt des autres équipes à son endroit. Mais il n'est pas question qu'il soit cédé à Hamilton. » Étonnante déclaration puisqu'en temps normal, les joueurs qui ne sont pas réclamés au ballottage sont ensuite cédés aux mineures.

Martin a-t-il parlé ainsi en sachant qu'une autre formation convoitait l'attaquant?

Ou est-ce que le Canadien ne veut pas être contraint, plus tard, d'assumer la moitié du salaire de Boyd si ce dernier était réclamé au ballottage de réadmission?

La situation s'éclaircira rapidement.

En attendant, on constate que le Canadien a bougé avec Boyd avant même de le faire avec Ryan O'Byrne, un défenseur qu'on croit être sur le marché des transactions.

Garder huit défenseurs à Montréal est une autre situation contraignante pour Pierre Gauthier. Mais Jacques Martin refuse de la voir comme un problème.

« Quand on regarde les buts et les chances de marquer que l'on accorde, je ne pense pas que notre défensive soit le problème, a relevé l'entraîneur.

« Notre concentration devrait être mise ailleurs, entre autres sur l'avantage numérique. »

Une promotion pour Lapierre

À l'instar de ses compagnons de trio Maxim Lapierre et Tom Pyatt, Dustin Boyd a connu une soirée difficile face aux Sénateurs d'Ottawa, samedi. Le genre de soirée qui pouvait donner envie au Canadien d'avoir Ryan White dans les parages pour tonifier le quatrième trio.

Cette contre-performance a incité le Tricolore à agir ­ non seulement dans le cas de Boyd, mais aussi de celui de Lapierre.

Sauf que l'attaquant québécois, loin d'avoir écopé pour ses récentes performances, s'est plutôt vu confier un nouveau mandat à la droite de Scott Gomez et Andrei Kostitsyn.

Enfin, nouveau mandat

« Je dois garder le même style de jeu car ce trio-là a besoin de quelqu'un pour aller au filet et mettre de la pression en échec-avant », a expliqué Lapierre, qui s'est brièvement retrouvé avec Gomez et Kostitsyn durant la défaite de samedi.

Le trio « Ph.D » est resté intact, l'entraîneur a rétabli l'unité Gionta-Plekanec-Cammalleri et il a rassemblé Travis Moen, Lars Eller et Tom Pyatt sur le quatrième trio.