Lindy Ruff aimerait bien pouvoir compter sur quelques tours du chapeau de ses attaquants et de quelques jeux blancs de ses gardiens pour sortir son équipe du merdier dans lequel elle s'enlise depuis le début de la saison.

L'entraîneur-chef des Sabres sait toutefois qu'il faudra d'abord améliorer une série de facteurs pour stopper la glissade et amorcer une ascension au classement. Car en ce moment, tout va tellement mal chez les Sabres qu'on se demande si cela pourra un jour aller mieux.

«Je l'ai vécu comme joueurs déjà. Je le vis comme entraineur une fois encore. Quand une séquence de défaites s'installe et se prolonge, les gars deviennent tendus. Ils se frustrent à la moindre occasion. Ils tentent des choses difficiles au lieu de compléter les jeux simples qui s'offrent à eux. Les bonnes choses que l'ont accomplies ne sont pas récompensées alors que nos erreurs nous coûtent des buts. C'est ça une léthargie. Pour s'en sortir, il faut éviter de regarder trop loin. Il faut gagner les batailles, les présences, les périodes pour finalement gagner un match. C'est comme ça que ça doit commencer, et il faut que ça commence demain contre Montréal», assurait Ruff après l'entraînement de son équipe jeudi.

Abandonné par ses joueurs?

Entraîneur comptant le plus d'expérience avec la même équipe actuellement dans la LNH, Lindy Ruff dirigera sa 998e partie vendredi contre Montréal.

«Certains trouvent que ça fait trop longtemps que je suis là, mais j'ai l'intention de continuer», a lancé le bouillant entraineur-chef en réplique à une chronique du Buffalo News qui soutenait que Ruff et son patron Darcy Regier devraient être remplacés, car leur règne de 13 saisons entraine une stagnation chez les Sabres.

Au-delà des critiques, Ruff est convaincu que ses joueurs n'ont pas décidé de l'abandonner et de lever le pied jusqu'à ce qu'il soit congédié. «Ce n'est pas l'impression que les gars me donnent. Nous avons une bonne communication. Ils savent ce que j'attends d'eux, je sais ce qu'ils attendent de leur côté. Il nous faut gagner, c'est tout. Quelques victoires replaceront les choses. Mais il faut d'abord en gagner une.»

S'ils battent le Canadien, les Sabres offriraient à leurs partisans un premier gain cette année. «J'ai traversé bien des séquences difficiles au cours de ma carrière. On peut dire que celle-ci prend de l'ampleur pas mal. Mais nos six revers de suite devant nos partisans flirtent avec ce que j'ai vécu de pire à domicile depuis que je suis coach», a reconnu Ruff.

Auréolés de trois victoires seulement en 13 rencontres, les Sabres tenteront de stopper à quatre leur actuelle série de revers consécutifs. S'ils échouent, ils se retrouveront avec une deuxième séquence de cinq défaites de suite déjà cette saison sur les bras.

Trios chambardés

À l'image de Jacques Martin avec le Canadien, Lindy Ruff jongle avec ses trios pour tenter de secouer son équipe de sa torpeur.

Jason Pominville et Derek Roy ont été séparés alors que le Québécois revenu au jeu mercredi évolue avec Tim Connolly et Jochen Hecht. Roy se retrouve avec Drew Stafford et Tomas Vanek.

Comme le Canadien, les Sabres comptent sur huit défenseurs en santé. Après un séjour de deux matchs sur la galerie de presse, le capitaine Craig Rivet était de retour en uniforme contre Boston. Il serait très surprenant qu'on lui fasse rater un duel contre sa première équipe dans la LNH.

La grosse question à Buffalo demeure l'état de santé de Ryan Miller. Le gardien numéro un des Sabres s'est entrainé avec ses coéquipiers hier. Il a raté les deux derniers matchs et n'était pas très convaincant quant à ses chances d'affronter le Canadien. «Peu importe que je sois là ou non, nous devons tous mieux jouer qu'on le fait en ce moment. Il n'y a pas de secret», s'est-il contenté de dire.

Premier gardien sorti de la patinoire, Patrick Lalime a souligné que devant cette incertitude il se préparait comme s'il était acquis qu'il commencerait la rencontre. Cela dit, Lalime cachait mal sa colère reliée au fait que son entraineur lui a préféré le jeune Jhonas Enroth contre les Bruins mercredi.

«Il avait un plan et je dois respecter les décisions», s'est-il contenté de dire en serrant les dents.